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La pandémie de Covid-19 a fait passer au second plan une autre pandémie ravageuse. Deux personnes par jour en moyenne sont pourtant encore contaminées par le virus du SIDA dans notre pays.

Le Covid ne doit pas faire oublier que d’autres virus continuent à circuler, comme le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. Le nombre de nouveaux diagnostics a certes baissé l’an dernier, mais peut-on s’y fier, étant donné les périodes de confinement qui ont entraîné une baisse des contacts et aussi un ralentissement des activités de dépistage ? Plus préoccupant : la pandémie de Covid-19 a fait passer le VIH au second plan et l’a banalisé. Les actions de prévention sont plus difficiles à mener.

La lutte contre ce virus reste pourtant une priorité en termes de santé publique. Beaucoup de jeunes ignorent l’existence et les risques liés au VIH. La question du préservatif est de plus en plus rarement posée. Pour les publics les plus à risques, grâce aux initiatives prises par la ministre de la Santé Maggie De Block durant la précédente législature, des traitements préventifs sont désormais pris en charge. Ils donnent de bons résultats.

Aujourd’hui, il est possible de vivre avec le VIH. Grâce à un traitement quotidien, le SIDA est devenu une maladie chronique. Le traitement entraîne cependant parfois des effets secondaires importants. Mais grâce à lui, le virus devient indétectable et n’est plus transmissible. L’espérance de vie des malades a considérablement augmenté. Leur situation a bien changé depuis les années 80-90.

Des discriminations subsistent pourtant encore. Les personnes séropositives sont encore souvent victimes de rejet. Mais des discriminations institutionnelles subsistent également. C’est le cas par exemple des assurances solde restant dû, qui explosent pour les personnes porteuses du VIH, quand bien même elles sont en bonne santé et que leur espérance de vie est désormais équivalente à celle de la population générale. Elles réclament donc un droit à l’oubli. Depuis le 1er février 2020, ce droit à l’oubli existe pour les personnes qui ont eu un cancer dont le traitement est terminé depuis dix ans. Une proposition de résolution adoptée récemment à la Chambre demande d’étendre le droit à l’oubli lors de la souscription d’une assurance solde restant dû aux patients atteints de certaines maladies chroniques, à condition que la maladie soit sous contrôle. Concrètement, il est demandé au Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) d’élaborer une proposition pour les maladies chroniques éligibles. Outre le diabète de type 1, la Chambre pense aussi à la sclérose en plaques. Et pourquoi pas le VIH ?