Cela fait trois ans que les Talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan par la force.
Désastres humanitaires, politiques, sociaux et économiques affectent la vie quotidienne des Afghans, mais les femmes et les filles sont particulièrement et disproportionnellement touchées. Les violations systématiques et généralisées des droits fondamentaux des femmes et des filles en Afghanistan constituent une persécution fondée sur le sexe voire même, d’après le Rapporteur spécial des Nations-Unies pour l’Afghanistan, « un cadre institutionnalisé d’apartheid fondé sur le genre. »
Le régime des Talibans vient de promulguer une loi leur imposant de nouvelles restrictions: les femmes déjà exclues de la vie publique, interdites d’éducation et de nombreuses formes d’emploi, ne pouvant pas voyager sans un chaperon masculin, ni visiter des lieux publics tels que les parcs et pour qui l’accès aux soins de santé est gravement compromis ( y compris des restrictions aux droits reproductifs des femmes, dont l’interdiction des contraceptifs), devront désormais couvrir leur visage et ne pourront plus faire entendre leur voix en public, chanter ou lire à voix haute.
Cette répression et ces violences continues des Talibans ont conduit à une crise de santé mentale parmi les femmes et les filles afghanes, avec une augmentation des taux de dépression, d’anxiété, de traumatismes et de suicides.
Une régression brutale aux répercussions mondiales
Cette régression ne se limite pas à l’Afghanistan. Elle reflète une tendance accentuée de régression des droits des femmes dans plusieurs pays, y compris en Europe.
En Iran, deux ans après l’arrestation et l’assassinat de Mahsa Amini, les femmes continuent de lutter de manière héroïque pour leurs droits contre le régime islamiste, répressif et dictatorial des Mollahs qui restreint les libertés des femmes, impose le voile, symbole du contrôle absolu des hommes sur leurs corps, sur leur sexualité et sur leurs vies, restreint leur participation à la vie publique, limite leur choix du domicile, des fréquentations et des loisirs. Une femme iranienne ne peut exercer un métier, ni voyager à l’étranger sans l’accord de son mari.
Considérant qu’au-delà du poids de la religion, le poids du patriarcat continue de minorer la place des femmes dans la société, un patriarcat qui est source de violences physiques et psychiques contre les femmes.
En Pologne, malgré un assouplissement actuel, le durcissement de la loi sur l’avortement rendait quasi impossible l’accès à l’interruption volontaire de grossesse, ce qui a provoqué la mort de 6 femmes depuis 2020 !
Unappel urgent à l’action internationale
Ces exemples, tout comme le viol utilisé comme arme de guerre au Congo, Soudan, Nigeria, en Ukraine ou encore le 7 octobre en Israël, illustrent la nécessité de poursuivre le combat pour les droits des femmes afin que l’égalité entre les femmes et les hommes soient une réalité partout dans le monde.
Face à cette situation alarmante en Afghanistan, en Iran et ailleurs dans le monde, les femmes du Mouvement Réformateur appellent la communauté internationale à agir. L’égalité entre les femmes et les hommes ne peut être reléguée au second plan. Elle doit rester au cœur de l’agenda diplomatique, politique, économique et social, pour garantir que toutes les femmes, où qu’elles se trouvent, puissent jouir de leurs droits inaliénables.
Cela passe par une voix forte qui condamne les dérives humanitaires et politiques, une diplomatie féministe, des sanctions internationales et un accueil digne pour les femmes fuyant l’oppression afin de leur offrir une lueur d’espoir dans l’obscurité de la répression.
Viviane Teitelbaum
Sénatrice
Loubna Azghoud
Députée FWB
Florence Reuter
Députée fédérale