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La Libre a réuni plusieurs jeunes élus de différents partis, dont le député fédéral Mathieu Bihet, pour échanger avec eux sur les raisons de leur engagement politique, le sens de celui-ci et les difficultés auxquelles ils font face.

Maxime Hardy (PS), Mathieu Bihet (MR), Marie Lecocq (Ecolo), Christophe De Beukelaer (Les Engagés), Sophie Rohonyi (Défi) et Amandine Pavet (PTB) : ils ont des positionnement politiques différents, mais ils ont en commun d’être de jeunes élus. La Libre leur a posé de nombreuses questions sur leur étiquette politique, l’exposition médiatique et les réseaux sociaux.

Faut-il être particulièrement courageux pour s’engager en politique aujourd’hui ? Un peu fou ? Chaque jeune élu a fait face à la condescendance de collègues ou de citoyens. Mais beaucoup ont aussi pu compter sur le soutien et l’expérience d’élus plus âgés.  Mathieu Bihet s’est intéressé à la politique très jeune et s’est présenté pour la première fois aux élections communales à Neupré à l’âge de 21 ans. Il se souvient : « Mes potes me disaient : “A ton âge, qu’est-ce que tu vas foutre là-bas ? Tu les as vus ? Ne deviens pas comme eux !” Douze ans plus tard, c’est quelque chose qui est toujours là. Dans leur esprit, les politiques font partie d’une caste un peu distante, ce sont des personnes qui travaillent en entre-soi, qui privilégient des accords qui leur conviennent plutôt que des accords qui se font dans l’intérêt général. On me disait : ‘Ne change pas, reste le même’. Cela continue de me poursuivre ».

Tous utilisent les réseaux sociaux et reconnaissent leur importance pour échanger avec les citoyens, mais tous auraient aussi préféré faire de la politique quand ils n’existaient pas. Mathieu Bihet y fait souvent face à des « trolls ».  « Je sais que si je déclare quelque chose sur Twitter, j’aurai toujours les mêmes qui vont venir m’emmerder. Ce sont des communautés et une fois que les fauves sont lâchés, vous ne pouvez plus rien faire. Il faut garder son calme. Et quand les camarades de gauche défendent quelque chose, ils ont les mêmes trolls de droite qui sont la réplique identique des trolls de gauche. Parfois même, ce sont les mêmes qui ont deux comptes différents. En ce qui me concerne, je gère mes réseaux sociaux moi-même car je ne veux pas que quelqu’un gère la merde à ma place. Ces plateformes ont fait entrer chez les gens ce qui auparavant restait à l’école, au travail ou au parlement », déplore-t-il.

La médiatisation est incontournable quand on fait de la politique. Il faut faire connaître ses idées et répondre aux questions des journalistes. Cela peut engendrer un épuisement psychologique et physique. « On n’est pas préparé à la confrontation avec un journaliste », explique Mathieu Bihet. « Du jour au lendemain, on est appelé par un éditorialiste, on découvre les règles de la profession, le “off the record”, les gens qui ne tiennent pas leur parole, et cetera. Les médias, c’est tout le temps. Je ne vais jamais dormir avant d’avoir vu le rendu d’un article de presse. J’attends, il est parfois 1h, 2h, 3h du matin mais je veux savoir avant d’aller dormir comment la journée du lendemain va se déroule. J’espère que cela me quittera un jour car c’est épuisant mais jusqu’ici, cela ne m’a toujours pas quitté ».

En plus de leur jeune âge, ces élus ont cependant un autre point commun : la passion. Aucun ne regrette son engagement et tous sont déterminés à poursuivre le travail entamé pour servir les causes et les idéaux qui leur sont chers.

Découvrez l’interview dans La Libre