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Le Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Willy BORSUS et l’Agence wallonne à l’Exportations et aux Investissements étrangers (AWEX) communiquent aujourd’hui les chiffres des exportations wallonnes des 8 premiers mois 2021.

Willy BORSUS : « Nos exportations reprennent peu à peu des couleurs, avec une progression de 8.7 % pour les 8 premiers mois de 2021, et ce, dans quasiment tous les secteurs. Bien entendu, il y a encore du chemin à parcourir pour retrouver les montants de nos années record d’avant la crise, mais ces indicateurs augurent d’une reprise importante en 2022. »

Pascale DELCOMMINETTE : « En 2022, portée par un contexte international favorable, la croissance des exportations wallonnes devrait être encore au rendez-vous, après le redressement de 2021. Mais il persiste des risques (poursuite de la pandémie, pénurie de main-d’œuvre, hausse des prix de l’énergie, problèmes d’approvisionnement…) Une des priorités de l’AWEX est de travailler au renforcement du positionnement de nos acteurs internationaux dans les chaînes de valeurs prioritaires pour la Wallonie. »

Tendances générales

Après le recul de 5,3% connu en 2020 provoqué par la crise sanitaire mondiale, les exportations wallonnes selon les statistiques de la Banque nationale de Belgique sont sur la voie d’un redressement graduel en 2021. Suite à un début d’année toujours difficile où nos exportations s’affichaient en repli de 3,3% au 1er trimestre 2021, celles-ci ont repris avec force une trajectoire de croissance au 2ème trimestre 2021 (+14,5%) qui s’est accélérée en moyenne sur les mois de juillet et août (+21,7%). Sur l’ensemble des 8 premiers mois 2021, le commerce extérieur wallon a enregistré une progression appréciable de 8,7% par rapport à la même période de 2020 pour atteindre un montant de 34,3 milliards €.

Cette nette amélioration de nos échanges extérieurs traduit l’optimisme des entreprises wallonnes dans la poursuite de la reprise de l’économie mondiale qui s’est manifestée au premier semestre 2021. Ce regain de confiance dans les perspectives de croissance des marchés internationaux s’exprime au travers du très fort rebond de leurs carnets de commandes à l’exportation depuis début le début de l’année. En effet, ceux-ci se positionnent en 2021 clairement au-dessus de leur tendance de long terme après avoir plongé à un creux historique au deuxième trimestre 2020.

Le redressement de nos exportations en 2021 est pleinement en phase avec la relance de la production et du commerce à l’échelle européenne et internationale. Selon les prévisions récentes du FMI (octobre 2021), malgré les incertitudes liées à la résurgence récente des contaminations et au rythme de la vaccination, l’économie mondiale enregistrerait une croissance de 5,9% en 2021 après avoir connu sa plus sévère contraction (-3,1%) en 2020 depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans la plupart des pays de l’OCDE, la production a désormais dépassé son niveau de fin 2019 et converge vers une trajectoire d’avant la pandémie.

De façon générale, l’économie mondiale a montré une résilience plus forte qu’attendu face à la pandémie. Cela s’explique par plusieurs facteurs :

  • Le succès des campagnes de vaccination qui a entraîné une amélioration significative de la situation sanitaire, ce qui a rendu possible une large réouverture des activités de production et de consommation depuis le printemps.
  • Les politiques monétaires et budgétaires mises en œuvre par de nombreux gouvernements ont été d’une ampleur et couverture bien supérieures aux mesures prises pour répondre à la crise financière de 2008-2009. Ces mesures économiques sans précédent adoptées par les pouvoirs publics ont permis de préserver aussi largement que possible le tissu économique, le pouvoir d’achat des ménages, l’activité des entreprises et le niveau d’emploi dans la plupart des économies avancées et dans certaines économies émergentes.
  • L’innovation et l’adaptation dont ont fait preuve les entreprises et les ménages ont empêché un recul plus grave de l’activité économique. Les chaînes d’approvisionnement des produits manufacturés ont pu recommencer à fonctionner, et de nombreuses personnes sont passées au télétravail, ce qui a créé des revenus et de la demande.
  • L’adaptation à la vie en temps de pandémie a permis à l’économie mondiale d’afficher de bons résultats malgré une mobilité globalement très réduite, ce qui a provoqué un rebond plus rapide que prévu dans toutes les régions.
Tendances géographiques

Le retour à la croissance de notre commerce extérieur en 2021 est principalement le reflet du fort dynamisme de nos ventes au sein de l’UE27 qui ont augmenté de 15,1% au cours des 8 premiers 2021, ce qui est leur expansion la plus élevée depuis 2017 (+11,8%).

Quant aux exportations sur les marchés hors UE27, malgré une amélioration graduelle de mois en mois, elles s’affichent en moyenne en repli de 4,4% de janvier à août 2021. Le commerce extérieur wallon hors UE27 présente des résultats contrastés selon la destination continentale des exportations. Les ventes wallonnes enregistrent un essor spectaculaire en Afrique du Nord (+74,5%), en Amérique latine (+39,7%) et en Europe centrale et orientale (+26,9%), alors qu’elles se développent de manière appréciable en Extrême-Orient (+7,5%).

Il faut d’ailleurs mettre en lumière le bilan très favorable des exportateurs wallons en 2021 dans les pays BRICS (+43,4%) avec une hausse impressionnante de leurs livraisons en Inde (+76,8%), au Brésil (+66,9%) et en Russie (+40,9%), tandis qu’elles progressent à un rythme relativement important en Chine (+9,4%). Seules nos ventes en Afrique du Sud ne suivent pas ce trend en inscrivant une modeste augmentation de 1,6%.

A l’opposé, force est de constater que l’évolution des exportations wallonnes est négative en Amérique du Nord (-15,4%), en Afrique subsaharienne (-10,2%), au Proche et Moyen-Orient
(-9,4%) et en Océanie (-4,5%).

Europe

Tirant profit de la levée des contraintes sanitaires en Europe qui pesaient sur l’investissement des entreprises et la consommation des ménages, nos exportations se sont particulièrement bien développées en France (+14,4%), en Allemagne (+15,1%), aux Pays-Bas (+21,0%), en Italie (+16,6%) et en Espagne (+13,0%). Ces pays sont nos cinq premiers partenaires commerciaux européens et représentent 55% du total de nos exportations, soit 18,8 milliards €.

Parmi les autres pays de l’UE27, il faut surtout mettre en évidence le boom de nos exportations en Irlande (+35,9%), en République tchèque (+29,4%) et en Pologne (25,6%), ainsi que les avancées significatives en Slovénie (+15,1%), en Autriche (+13,9%), au Luxembourg (+12,9%) et au Portugal (+9,2%). Sont également positives les tendances vers la Suède (+7,4%), le Danemark (+7,3%) et la Grèce (+5,8%).

En revanche dans l’Europe hors zone UE27, la situation de nos exportations au Royaume-Uni est clairement déficitaire (-16,2%) au cours des 8 premiers mois 2021, prolongeant le recul connu en 2020 (-18,1%). Les principaux produits responsables de cette baisse sur le marché britannique sont les instruments de contrôle et de précision (-53,6%), les produits métalliques
(-25,0%), les matières plastiques (-19,4%) et les produits pharmaceutiques (-16,3%).  Ailleurs en Europe, il faut retenir la hausse spectaculaire de nos exportations en Turquie (+52,1%) et en Russie (+40,9%), ainsi que la progression notable en Suisse (+11,5%).

Amérique

En ce qui concerne l’Amérique du Nord, la décroissance est à fois visible aux Etats-Unis
(-13,7%) et au Canada (-25,8%). Le fléchissement sur le marché américain est tributaire du repli des ventes de produits pharmaceutiques (-22,6%) qui représentent 75% du total de nos exportations vers ce pays.  Malgré ce mauvais résultat,  les Etats-Unis occupent toujours en 2021 le troisième rang dans le classement de nos plus importants partenaires commerciaux (12,4% du total des exportations), juste derrière l’Allemagne (15,3%) et la France (20,6%). Quant à la diminution des livraisons vers le Canada, ce sont aussi les produits pharmaceutiques qui en sont responsables en se contractant de 45,1%. Toutefois, cela n’empêche pas le Canada de conserver en 2021 sa 10ème place comme client étranger de la Wallonie et le 2ième hors Europe derrière les Etats-Unis.

En Amérique latine, les exportations wallonnes ont repris avec beaucoup de vitalité avec un accroissement considérable de 39,7% au cours des 8 premiers mois 2021 (+39,7%). Cela rend compte de l’expansion substantielle de nos ventes vers tous les grandes marchés d’Amérique latine que sont le Brésil (+66,9%), notre troisième partenaire hors Europe, l’Argentine (+78,4%), la Colombie (+38,3%), le Chili (+29,2%) et le Mexique (+27,7%).

Asie

L’Extrême-Orient, qui était la seule région du monde en 2020 à afficher une croissance de nos exportations (+8,7%), voit cette tendance positive s’y poursuivre de janvier à août 2021 avec une progression plus que respectable de nos ventes (+7,5%). Ce sont les très bons scores vers les cinq principaux marchés d’Extrême-Orient qui ont contribué à tirer vers le haut nos chiffres d’exportation dans cette zone : Inde (+76,8%), Indonésie (+65,0%), Japon (+19,3%),  Corée du Sud (+17,5%) et Chine (+9,4%). En ce qui concerne la Chine, notre premier partenaire commercial en Asie (25% du total), ce résultat constitue une troisième année consécutive de croissance après les avancées sensibles connues en 2019 (+34,2%) et 2020 (+30,1%).

A l’inverse au Proche et Moyen-Orient, les exportations wallonnes y sont en recul de 9,4% en 2021. Ce mouvement à la baisse traduit la diminution de nos ventes en Arabie Saoudite (-42,4%), qui perd sa position de premier client étranger de la Wallonie dans cette région, au Koweït
(-36,6%), au Liban (-13,6%) et en Israël (-10,3%). Il faut toutefois constater que la forte augmentation de nos livraisons aux Emirats arabes unis (+53,9%) s’inscrit à contre-courant de cette évolution négative, mais n’est pas suffisante pour compenser les mauvais résultats dans la majorité des pays du Proche et Moyen-Orient.

Afrique

Les exportations wallonnes ont enregistré en Afrique du Nord un remarquable rebond de 74,5% au cours des 8 premiers mois 2021. Ce retour en force rend compte de la croissance fulgurante  de nos ventes en Egypte (+474,1%) qui devient désormais notre premier partenaire commercial sur le continent africain (25% de la région), devançant l’Afrique du Sud (12% de la région). Ce sont principalement les produits métalliques qui sont responsables de cette poussée spectaculaire sur le marché égyptien.  Le redémarrage de nos échanges est aussi perceptible avec le Maroc (+28,5%), mais nos résultats sont en baisse vers l’Algérie (-8,2%) et la Tunisie (-2,0%).

Pour une deuxième année consécutive, les ventes wallonnes sont en situation de retrait en Afrique subsaharienne (-10,2%) en 2021. Ce constat négatif est essentiellement tributaire de la contraction de nos exportations en Angola (-30,2%), au Cameroun (-26,4%), au Kenya (-19,6%), en République démocratique du Congo (-8,1%) et au Nigéria (-6,9%). A contrario, il faut relever la forte augmentation de nos livraisons en Ouganda (+72,1%) et au Rwanda (+31,5%), tandis que la progression y est très faible en Afrique du Sud (+1,6%).

Tendances sectorielles

Après un recul généralisé en 2020, les exportations wallonnes ont sensiblement redémarré en 2021 dans la presque totalité des branches sectorielles.  9 des 10 premiers secteurs d’exportation wallons, lesquels comptent pour environ 90% du total de notre commerce extérieur, ont tous affiché des résultats en hausse de janvier à août 2021. Cela confirme l’importante amélioration des débouchés extérieurs connue par nos entreprises depuis la levée progressive des contraintes sanitaires chez nos principaux partenaires commerciaux qui a contribué à stimuler la demande internationale de biens industriels et de consommation.

Ce sont particulièrement les secteurs suivants dont les exportations sont caractérisées par cette trajectoire de nette reprise en 2021 :

  • Bois et ouvrages en bois (+31,3%)
  • Produits minéraux (+30,6%)
  • Produits métalliques (+24,4%)
  • Matières plastiques et caoutchouc (+23,7%)
  • Pâtes de bois, papiers et cartons (+16,6%)
  • Produits verriers et minéraux non métalliques (+15,0%)
  • Machines et équipements électriques et électroniques (+10,0%)

D’autres secteurs ont également tiré avantage du redressement de la production industrielle et de la consommation sur les marchés étrangers, mais à un rythme plus modéré. Il s’agit des catégories sectorielles suivantes :

  • Matériel de transport (+6,9%)
  • Produits agroalimentaires (+4,6%)
  • Matières textiles et ouvrages en ces matières (+3,6%)
  • Instruments de contrôle et de précision (+1,9%)

De façon atypique, le seul secteur qui se situe à l’écart de ce rebond généralisé est les produits des industries chimiques et pharmaceutiques dont les ventes étrangères n’enregistrent qu’une faible progression de 0,6% au cours des 8 premiers mois 2021. Cette évolution à contre-courant de notre premier secteur d’exportation (41,7% du total) s’explique par la quasi-stagnation (+0,1%) des exportations wallonnes de produits pharmaceutiques en 2021 qui représentent 85% des échanges extérieurs de la filière chimique.

Une analyse plus détaillée de la catégorie des produits pharmaceutiques révèle que ce sont les exportations de médicaments, avec un recul de 2,7%, qui poussent vers le bas le développement des produits pharmaceutiques wallons sur les marchés étrangers de janvier à août 2021, alors que les vaccins affichent une croissance de 2,1%.

Benchmarking

Malgré la reprise avérée de nos exportations en 2021, leur niveau de progression de 8,7% positionne la Wallonie, une fois n’est pas coutume, bien en deçà des résultats à l’exportation de notre panier habituel de comparaison (Flandre, Allemagne, Pays-Bas, France et Euro19) dont la croissance moyenne a atteint 17,7% au cours de 8 premiers mois 2021.  Sur un plan individuel, la Wallonie est devancée par la performance exportatrice de l’Allemagne (+15,9%), de la France (+17,0%), de la zone Euro19 (+17,6%), des Pays-Bas (+18,5%) et surtout de la Flandre (+29,6%), laquelle a bénéficié du boom phénoménal des exportations de vaccins anti-COVID fabriqués par la société Pfizer.

Il faut toutefois noter que ce différentiel de croissance négatif s’explique en partie par un effet de seuil statistique défavorable à la Wallonie de 2020 à 2021. En effet, nos exportations ont connu une baisse beaucoup moins marquée de janvier à août 2020 (-4,7%) par rapport à nos voisins dont les échanges extérieurs avaient beaucoup plus fortement diminué au cours de cette période : France
(-20,5%), Allemagne (-12,8%), zone Euro19 (-12,2%), Flandre (-10,3%) et Pays-Bas (-8,0%).

Si cet effet de seuil est neutralisé en lissant l’évolution sur l’ensemble des années 2020 et 2021, la performance moyenne annuelle des exportations wallonnes est de +2,0%. Cela constitue un meilleur résultat que celui de la France (-1,8%) et de l’Allemagne (+1,6%), mais moins positif que la zone Euro19 (+2,7%), les Pays-Bas (+5,3%) et la Flandre (+9,7%) au cours de ces deux années.