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La majorité PS-MR-Ecolo* a fait adopter à l’unanimité au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles une proposition de résolution visant à renommer les Centres Adeps en leur conférant des noms de sportifs, sportives, handisportifs et handisportives.

Encourager la pratique sportive pour le plus grand nombre, que ce soit pour les plus jeunes publics, les femmes ou les personnes porteuses d’un handicap… Si c’est bien là une des priorités du Parlement comme du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les obstacles à franchir restent nombreux.

Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande, pour les jeunes de 5 à 17 ans, de réaliser des activités physiques d’en moyenne une heure par jour. Mais selon l’Adeps, seuls 7% des enfants de 6 à 9 ans et 2% des 10-17 ans atteignent ces recommandations. Autre triste constat : 70% des affiliés aux fédérations sportives sont des hommes… Et enfin, alors que le sport peut contribuer à renforcer l’autonomie et améliorer la santé physique et psychologique des personnes porteuses d’un handicap, celles-ci rencontrent des difficultés comme l’accès à des infrastructures adaptées ou le coût de l’équipement.

Dans ses nombreux « outils », la Fédération Wallonie-Bruxelles peut cependant compter sur un réseau de 18 Centres Adeps dont la renommée et l’efficacité sont appréciables. En effet, ces 18 Centres représentent notamment 4000 stages de vacances dans plus de 80 disciplines, et 32.200 participants par an. Ce sont donc là des formidables outils de promotion du sport à l’attention de tous les publics.

Par ailleurs, une étude de l’Adeps montre que si les parents sont les principaux moteurs de l’intérêt d’un enfant à la pratique sportive (68%), l’impulsion des « sportifs vedettes » est également reconnue. Ainsi, 34% des enfants ont un sportif préféré ! Cette même étude précise que les performances réalisées par leurs « idoles » constituent ,pour 41% des garçons et 15% des filles, une source d’inspiration et de motivation à pratiquer un sport. A cet égard, fréquenter un espace de sport, portant le nom d’un sportif reconnu pour ses mérites et son parcours, devient une source de valorisation chez les jeunes.

L’objectif d’une telle proposition est donc multiple :

 

–        Moderniser l’image des Centres Adeps et renforcer la dimension sportive dans leurs noms plutôt que des noms liés aujourd’hui à leur simple localisation géographique.

–        Encourager la pratique sportive du grand public, et particulièrement des jeunes, en les accueillant dans un centre portant le nom d’une figure connue et appréciée du sport belge francophone.

–        Mettre à l’honneur des sportives afin de lutter contre les stéréotypes sexistes et soutenir le sport féminin.

–        Mettre à l’honneur les handisportifs afin d’encourager la pratique sportive des personnes souffrant d’un handicap et favoriser leur intégration dans le domaine du sport.

–        Montrer aux jeunes générations la diversité des disciplines de haut niveau et les performances accomplies par des sportives et handisportifs.

 

Comment procéder à ces changements de nom ?

Nous proposons tout simplement la constitution d’un jury avec bien sûr les membres de la Commission des sports, la Ministre des Sports (ou une personne représentante), le directeur de chaque centre Adeps, un représentant de l’Association Interfédérale du Sport Francophone (AISF) et un représentant de l’Association des Établissements Sportifs (AES).

Ce jury tiendra compte également de plusieurs critères dans ses choix :

–        Aura régionale, nationale voire internationale du sportif, de la sportive ou de l’handisportif, handisportive.

–        La diversité des disciplines sportives.

–        L’implication sociale et/ou sportive des athlètes auprès des jeunes.

–        Les disciplines de sport de haut niveau pratiquées dans le centre.

A l’initiative de ce texte, le député MR Philippe Dodrimont précise : « Je suis convaincu qu’en associant le nom de sportifs renommés à ces centres ADEPS, en les érigeant pour exemples pour les jeunes, on augmentera leur aura à attirer davantage de personnes vers les disciplines sportives. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir les étoiles briller dans les yeux des enfants lorsqu’ils rencontrent des vedettes du ballon rond… Dans le monde du foot ou du tennis, il y a évidemment des joueurs dont la notoriété est importante et dépasse même les frontières de notre pays. Mais il y a aussi d’autres sportifs dans d’autres sports que nous pouvons mettre à l’honneur. Surtout ceux qui s’investissent socialement et sportivement auprès des nouvelles générations ».

Pour le député PS Thierry Witsel, cosignataire du texte ajoute : « Le sport doit être considéré comme essentiel aussi bien pour le bien-être physique que mental. Il faut tout mettre en oeuvre pour pousser nos jeunes, filles ou garçons, porteurs de handicap ou non à pousser les portes du Centre ADEPS de sa Région pour y découvrir un nouveau sport ou se perfectionner dans sa discipline ». 

Pour le député Ecolo Christophe Clersy : « Sachant que comme dans de nombreux domaines de notre société, la pratique sportive s’avère être extrêmement genrée, nous souhaitons que cette dynamique mette à l’honneur les sportives. En effet, les disparités entre la pratique sportive féminine et masculine restent encore très présentes, et ce à divers niveaux. Que ce soit à propos du traitement médiatique, des financements, de l’accès à la pratique sportive, aux infrastructures sportives, d’une représentation plurielle dans les comités de direction, sur le terrain, à la télévision, dans les vestiaires, les femmes sont très peu visibles dans le paysage sportif belge, le même raisonnement prévaut pour les handisportifs. Les femmes issues de la diversité et/ou en situation d’handicap, l’étant encore moins. Les problématiques inégalitaires dans le milieu se cumulent et s’avèrent être transversales ». 

*Les signataires de la proposition de résolution sont Philippe Dodrimont (MR), Thierry Witsel (PS), Christophe Clersy (Ecolo), Françoise Schepmans (MR), Eddy Fontaine (PS) et Valérie Delporte (Ecolo).