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Discours du président du MR Georges-Louis Bouchez

Estivales – Durbuy – 11/09/22

 

Bonjour à toutes et à tous,

Merci pour votre présence extrêmement nombreuse aujourd’hui. Vous n’êtes pas moins de 4500 inscrits dans un parc qui ne peut en accueillir que 3500. Cela va demander un peu d’organisation, mais on va certainement trouver une solution. Merci aussi pour vos encouragements, pour votre soutien, que ce soit sur les réseaux ou à travers vos messages privés. Et bien sûr, quel plaisir de vous retrouver dans ce cadre avec beaucoup d’enfants, beaucoup de jeunes. C’est la journée des familles, c’était l’objectif.

Cette journée est aussi l’occasion d’avoir un moment plus politique et d’évoquer le projet de société des libéraux réformateurs. Mais tout d’abord, aujourd’hui n’est pas un jour tout à fait comme les autres. C’est le 11 septembre, une date restée gravée dans les mémoires, en raison des attaques meurtrières les plus dramatiques de l’histoire contemporaine en temps de paix. Comme vous le savez, il y a 21 ans, aujourd’hui, les États-Unis ont été frappés par le pire acte de terrorisme qu’un pays occidental ait pu connaître. Et donc, à cette occasion, et pour célébrer à quel point pour nous, les valeurs de liberté sont fondamentales, je vous demanderai de vous lever et de respecter une minute de silence.

Aujourd’hui est aussi un jour historique, en raison d’un événement beaucoup plus heureux. C’est ça, la vie. Il y a des moments extrêmement malheureux et des moments heureux. C’est un jour historique pour le sport belge puisque dans quelques heures, Remco Evenepoel va remporter la Vuelta, 44 ans après la dernière victoire belge dans un Grand Tour ! Et donc, je voulais simplement lui souhaiter Veel success voor vandag ! Grand succès pour aujourd’hui ! Surtout, Remco, la Belgique est fière de toi et je pense qu’on peut lui envoyer quelques encouragements en l’applaudissant très fort. Et c’est là que je vois le grand sourire du ministre des Sports, des Infrastructures sportives de la Wallonie, Adrien Dolimont, grand fan de cyclisme au même titre que David Leisterh, le Président de la Régionale bruxelloise. Mais je pense qu’il y en a beaucoup parmi vous aussi.

Aujourd’hui, je le disais, les événements s’enchaînent, les émotions aussi. Et nous vivons une crise, une crise d’importance et ces dernières années, malheureusement, nous avons connu d’autres moments difficiles. Aujourd’hui, les difficultés que nous rencontrons sont le fruit d’une attaque, d’une agression, celle de la Russie à l’égard de l’Ukraine. Et je voudrais revenir quelques instants sur ces éléments parce que, et c’est humain, c’est naturel, jentends parfois un peu de découragement ou de questionnement dans le soutien que nous apportons à l’Ukraine.

Je pense que plus que jamais, nous devons rappeler que cette guerre, c’est notre guerre. C’est une guerre pour des valeurs, pour des valeurs de liberté, pour des valeurs de liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour le fait qu’en tant que libéraux, nous refusons le fait accompli par la violence. Nous prônons le dialogue, nous prônons le multilatéralisme, nous prenons les relations apaisées entre les États.

Alors oui, la situation est difficile. Les prochaines semaines et les prochains mois le seront également. Mais ne cédez pas à la facilité de croire que l’on pourrait laisser n’importe quel dictateur dicter sa loi sur la scène mondiale pour avoir un confort à court terme. Et donc aujourd’hui, même si ça nous coûte, et ça continuera à nous coûter, nous devons plus que jamais être aux côtés de l’Ukraine. Nous devons plus que jamais porter nos valeurs. Parce que, dites-vous bien une chose, ces valeurs de liberté, ces valeurs fondamentales, elles sont universelles ou elles ne seront pas. Et à ce titre-là, les libéraux ne baisseront pas la garde, quelles que soient les difficultés.

Alors face à une crise, il y a deux attitudes possibles. Soit on se décourage, on se laisse aller, on prédit les plus grands malheurs, soit on reste optimistes et on travaille. Un optimisme qui ne doit pas être un optimisme béat, mais un optimisme qui repose sur le fait que nous, les libéraux, pour faire face à la crise de l’énergie, nous avons une stratégie. Nous avons des propositions concrètes, des mesures que nous portons depuis de nombreux mois, bien avant le conflit ukrainien.

La première d’entre elles, bien évidemment, c’est la prolongation des réacteurs nucléaires. Nous avons réussi à obtenir en un an de travail la prolongation de deux d’entre eux. Nous souhaitons aller plus loin. Nous souhaitons que cinq réacteurs nucléaires puissent être prolongés parce qu’il en va d’une question fondamentale, celle de notre sécurité d’approvisionnement. Si aujourd’hui les prix de l’énergie sont élevés, c’est parce que notre sécurité d’approvisionnement n’est pas garantie. Nous avons donc une première obligation, c’est de la garantir dans la durée, parce que l’énergie est à la base de notre confort. L’énergie est à la base de notre bien-être. L’énergie est à la base de notre civilisation. Aujourd’hui, vouloir créer des centrales au gaz pour remplacer des réacteurs nucléaires relève au mieux de la légèreté, au pire de la folie. C’est la raison pour laquelle, avec l’ensemble des ministres du gouvernement fédéral, mais aussi les collègues dans les entités fédérées, l’ensemble des parlementaires et surtout votre soutien et le soutien populaire, nous ne lâcherons rien et nous obtiendrons la prolongation de cinq réacteurs nucléaires.

Le deuxième élément de cette stratégie, c’est bien évidemment le renforcement du renouvelable. Mais pour renforcer l’énergie renouvelable, on doit avant tout renforcer nos réseaux électriques. Nous devrons également trancher et accompagner des projets compliqués sur le plan politique, comme Ventilus, ou la Boucle du Hainaut. Nous devrons également constituer des réserves stratégiques de gaz qui n’existent pas aujourd’hui. Nous devrons modifier nos processus industriels pour exploiter l’hydrogène. On devra également procéder à de la captation de CO2. Tous ces projets vont demander de l’argent, de l’intelligence, mais vont offrir à notre pays et à l’Union européenne l’indépendance sur le plan énergétique, la maîtrise des prix et donc également une garantie pour le climat.

Pour ce faire, il faudra des investissements. C’est la raison pour laquelle nous demandons dès aujourd’hui que les plans de relance qui ont été établis il y a plus d’un an puissent être revus pour faire face à la première urgence, l’urgence énergétique et climatique, pour pouvoir faire en sorte que notre pays ne soit pas systématiquement confronté à des crises, mais puisse maîtriser son avenir et ses capacités d’approvisionnement.

C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, nous devons être aussi attentifs à un autre élément. Nous devrons effectivement consommer l’énergie de façon intelligente et avec bon sens. Il n’a jamais été question, et encore moins aujourd’hui, d’avoir des gaspillages en tout genre, de laisser des portes de magasin ouvertes quand la climatisation ou les chauffages fonctionnent, de laisser de l’éclairage allumé de façon inutile. Mais ne vous laissez pas prendre au piège de ce que certains appellent la sobriété. La sobriété telle que vue par quelques-uns de nos opposants politiques, c’est la décroissance. C’est l’idée selon laquelle nous devrions consommer moins et donc vivre moins bien. La consommation n’est certainement pas le fil du bonheur. Nous devons consommer autrement, plus intelligemment. Mais aujourd’hui, qu’est-ce que la sobriété pour Marie-Jeanne, qui doit faire son plein d’essence afin d’aller nettoyer des bureaux tard le soir ou tôt le matin ? La sobriété de ceux qui nous disent qu’une balade dans les bois face à l’augmentation des coûts de l’énergie, cette sobriété-là, c’est la précarité des classes moyennes et des classes populaires. Jamais le Mouvement réformateur n’acceptera la remise en cause du bien-être. Surtout qu’avec la technologie, l’investissement, le savoir et une autre organisation de société, nous pouvons à la fois sauver le climat et préserver notre qualité de vie.

C’est la raison pour laquelle le Mouvement réformateur ne se contente pas de beaux discours et que notre formation politique est la première à être neutre en carbone. Nous avons mis en place toute une série de réductions de nos émissions de CO2 et nous avons toujours une part de compensation pour le moment, qui sera investie dans un projet qui permet de prendre soin des terres agricoles. Cela rencontre un autre de nos objectifs : maintenir une agriculture de haut niveau, de qualité et qui préserve la planète.

Le troisième aspect de cette stratégie repose bien évidemment sur l’urgence immédiate : le paiement des factures. Là aussi, les libéraux seront intransigeants. Nous voulons une cotisation spéciale de crise imposée aux producteurs d’énergie. Saviez-vous que d’ici 2024, les gains supplémentaires du nucléaire seront de 9 milliards d’euros ? Et je vois la ministre de l’Énergie se réjouir de ces 9 milliards d’euros. Aujourd’hui, je me permets quand même de lui rappeler un élément : pour avoir des gains supplémentaires du nucléaire, il est quand même utile d’avoir du nucléaire. Et donc là aussi, il faut effectivement que les producteurs puissent contribuer, mais pas contribuer n’importe comment, via une ristourne directe sur nos factures, sur vos factures. Une ristourne qui se ferait sur une quantité déterminée d’énergie accessible à tous les Belges. Parce que, là aussi, le Mouvement réformateur n’acceptera pas qu’il y ait des tarifs différenciés selon votre salaire. Parce que trop souvent, celui qui gagne 2 000€, 2 500€, ou sacrilège, 3 000 € par mois, est déjà tout le temps celui que l’on presse, celui que l’on tond.

Ce n’est pas notre vision des choses. Il faut un impôt plus juste et j’y reviendrai. Mais la répartition se fait au moment de l’impôt. Il n’est pas question d’avoir des prix à la consommation différents selon votre revenu. Il n’est pas normal qu’un enseignant avec dix ans d’expérience et un salaire de 2400 à 2 500 € soit traité comme un coupable et comme s’il devait tout payer plus cher. Les libéraux défendront la classe moyenne. Toute la classe moyenne.

Je vous le disais : une crise, on peut l’aborder avec tristesse ou optimisme, avec fatalisme ou via le travail. Le travail, cette valeur qui nous est chère. Il n’y a pas de société heureuse sans travail. Pendant des décennies, la gauche a essayé de nous faire croire que l’on pouvait avoir du confort sans travail, que l’on pouvait avoir accès à tout sans travailler. Il est temps de rappeler à quel point le travail est le moteur du progrès et de notre bien-être. Il est temps de rappeler à quel point les travailleuses et les travailleurs de notre pays doivent être récompensés.

C’est la raison pour laquelle nous proposerons, lors du congrès du 23 octobre prochain, Belgium 2030, qui vise à réformer notre programme, une limitation des allocations de chômage. Nous proposerons des mesures pour remplir ces 140 000 métiers en pénurie dans 125 catégories de professions différentes. Et nous proposerons surtout, une baisse de l’impôt. Une baisse de l’impôt qui sera financée par une augmentation du taux d’emploi. Il n’est pas question de vous taxer moins sur votre travail pour aller vous le reprendre sur votre compte d’épargne. Il s’agit du même euro qui est taxé à un moment différent. Quelle est l’utilité ? Quel est le sens d’agir de la sorte ? Aujourd’hui, la Belgique fait partie des cinq pays de l’Union européenne ou le taux de travail est le plus faible. Dans le même temps, nous avons toute une série d’employeurs qui ne parviennent pas à engager. Vous avez peut-être eu l’occasion de voir qu’à la rentrée scolaire, il n’était pas possible pour toutes les écoles d’avoir du ramassage scolaire parce que on ne trouve pas de chauffeurs de bus. Une telle situation est inacceptable. Je viens d’une ville où les jeunes de moins de 25 ans qui ne sont pas aux études sont, pour 50 % d’entre eux, en inactivité totale. C’est inacceptable. C’est un gâchis social. C’est un gâchis humain. C’est un gâchis pour la société. Aujourd’hui, il faut rappeler que la seule politique sociale, c’est une politique de l’emploi.

Alors avant de conclure, je voudrais juste vous dire deux choses. La première, c’est tout d’abord remercier l’ensemble des collaborateurs du Mouvement réformateur, quel que soit le niveau de pouvoir, dans les différents cabinets, dans les groupes parlementaires, au niveau de nos organes provinciaux, communaux. Remercier tout particulièrement mes collaborateurs, qui ont réalisé un travail une nouvelle fois extraordinaire aujourd’hui pour vous accueillir dans les meilleures conditions. Et enfin, vous dire un mot très personnel. Je suis certain que notre avenir sera radieux. Pour cela, il faudra utiliser sa tête, ses bras et y mettre du cœur, et du cœur, nous en avons. Soyez plus que jamais fiers d’être des libéraux !