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Congrès Belgium 2030 – 22 octobre 2023

Discours du Président, Georges-Louis BOUCHEZ

 

Chers amis libéraux,

Je vous remercie déjà pour cette chaleur et je souhaite vous dire à quel point cela fait du bien d’être à Wavre, avec l’ensemble de nos mandataires, dans la commune d’Anne Masson. Je voudrais saluer notre bourgmestre de cette commune libérale. La dernière fois que je suis venu, on m’a offert du Stofé. Si vous n’êtes pas un habitué de la région, allez en déguster : les tartes, c’est toujours mieux dans le ventre que sur le visage !

Je voudrais également saluer un autre illustre concitoyen wavrien. Il a dirigé cette commune et, aujourd’hui, il préside aux destinées de l’Union européenne dans un contexte mondial qui a rarement été aussi compliqué. Je vous demande d’applaudir bien fort Charles Michel ! Merci aussi d’accueillir notre commissaire européen, Didier Reynders !

Aujourd’hui, j’ai une émotion particulière avant de commencer ce discours. Pas juste parce que c’est l’anniversaire de ma maman, ni parce que c’est le premier congrès d’Elisabeth, la fille de Sophie Wilmès. Figure-toi, Élisabeth, que la raison pour laquelle ce Congrès est un peu spécial pour moi, c’est parce que c’est le lieu où j’ai eu la chance de présider mon premier congrès comme Président du Mouvement Réformateur. On n’oublie jamais ses premières fois et les mauvaises langues ne pourront pas dire que c’est le dernier ! En tous les cas, pas pour le moment, puisque tous ensemble, nous devons relever des défis majeurs puisque les contextes internationaux et nationaux sont extrêmement particuliers.

Avant de passer aux votes et de poursuivre avec le discours, je voudrais que nous ayons un instant de recueillement. Vous le savez, notre monde a été touché ces derniers jours, ces dernières semaines, par des actes de terrorisme, par l’islamisme, un terrorisme islamiste qui tue des innocents, très souvent, d’ailleurs, des musulmans. Il est important de ne pas sombrer dans la caricature, de ne pas tomber dans l’amalgame mais d’avoir une fermeté sans limite contre toutes les formes d’extrémisme, contre tous les groupes terroristes, le Hamas en faisant partie, et contre toute forme d’extrémisme dans notre société. C’est l’engagement des libéraux !

Le conflit au Proche-Orient est sans aucun doute l’un des sujets politiques les plus délicats, les plus sensibles. Nous devons rappeler aujourd’hui le droit d’Israël à vivre en sécurité. Nous devons aussi rappeler l’obligation pour chacune et chacun de respecter le droit international. Nous devons aussi dire que la position de la Belgique, celle que nous embrassons, a toujours été de consacrer deux États avec une reconnaissance mutuelle dans cette région.

Mais quelles que soient les opinions politiques sur le sujet, je pense aujourd’hui qu’il est extrêmement important de rappeler que, dans tous les conflits,. et celui-ci n’y déroge pas, ce sont sans cesse les populations civiles qui payent le prix. Je voudrais donc que nous ayons à un moment de recueillement et je vous demanderai de bien vouloir vous lever pour l’ensemble des populations palestiniennes et israéliennes, les populations civiles, victimes soit du terrorisme, soit de la guerre, et qui ne sont en aucun cas responsables de cette situation.

Minute de silence

Les propositions soumises au vote ce jour n’ont pas fait l’objet de votes staliniens et c’est très bien ainsi.  Nous avons osé innover, nous avons osé également porté des mesures que les autres ne portent pas et donc, très formellement, je vous demanderai de bien vouloir voter pour l’intégration de toutes ces mesures dans notre programme.

Vote à l’unanimité moins une abstention sur les 30 mesures présentées ce jour.

J’ai l’immense plaisir et honneur de vous indiquer que le projet Belgium 2030 est intégré dans le programme du Mouvement Réformateur à l’unanimité moins une abstention ! Mesdames et Messieurs, je veux vraiment vous remercier !

Les élections 2024 ne seront pas des élections comme les autres. Vous me direz, « on nous l’a tellement souvent répété ». Cela, c’est le problème de ceux qui galvaudent les mots. Mais aujourd’hui, je pense que les faits démontrent à quel point le fait que ces élections 2024 ne seront pas comme les autres est une réalité que vous avez chacune et chacun bien intégré.

Notre monde, notre pays, nos régions sont à la croisée des chemins. Entre, d’un côté, des solutions de repli, des solutions éculées qui ont raté partout où elles ont été appliquées. Portées par les 50 nuances de gauche qu’offre le paysage politique francophone. De l’autre, un projet qui regarde l’avenir avec enthousiasme. Pas un enthousiasme béat, mais l’enthousiasme de celles et ceux qui savent qu’il faut travailler. L’enthousiasme de celles et ceux qui savent qu’il faudra de l’intelligence, de la transpiration. L’enthousiasme de celles et ceux qui ont foi en l’avenir, qui ont surtout confiance dans le progrès : ce projet de progrès, il est porté aujourd’hui par le Mouvement Réformateur.

Le projet d’une société qui est juste. Oui, Mesdames et Messieurs, les problèmes que nous rencontrons sont importants. Ils ne sont pas insurmontables mais ils sont importants. Aujourd’hui, nous devons avoir une société où l’État poursuit et sanctionne réellement les délinquants et cesse d’ennuyer les honnêtes citoyens. Aujourd’hui, nous avons besoin d’une société où l’on paye un impôt juste.

Nous avons besoin d’une société où le travail est récompensé. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une société où le politique parle vrai et, surtout, agit. Vous avez le droit, j’y reviendrai, d’avoir un État rigoureux. Un État qui soit synonyme de fierté pour son pays et qui comprend que c’est un honneur de servir les autres. Cette société juste et nouvelle, c’est nous qui la portons.

Cette société juste et nouvelle ne va pas réclamer des budgets supplémentaires. Il faut cesser de vouloir tout le temps remettre plus d’argent dans des systèmes qui ne fonctionnent pas. Il faut assumer ses responsabilités. Il faut être capable de faire son examen de conscience. Il faut avoir le courage de dire qu’il n’est pas normal d’avoir un système judiciaire qui, pendant plus d’un an, ne traite pas une demande d’extradition. Ce n’est pas, dans le cas d’espèce, une question de moyens. La Justice doit être indépendante. Or, indépendance ne veut pas dire irresponsabilité. Nous ne pouvons pas accepter de fautes d’une lourdeur telle qu’elles engagent la vie de gens, qu’elles engagent l’image de notre pays. Plus que jamais, les libéraux sont pour un État qui est efficace, pour un État qui est bien organisé. Mais surtout pour un État qui est responsable.

Alors souvent, toute une série d’acteurs vous expliqueront qu’il faut remettre de l’argent partout. Sachez que nous sommes un des pays du monde qui dépense le plus pour ces politiques publiques : 55% de notre PIB, soit 10 points de plus que la moyenne européenne. A chaque fois que nous avons un problème, on nous dit qu’il faut rajouter de l’argent. Pourtant, les policiers manquent d’effectifs. La Justice est lente. Vous devez attendre de nombreux mois avant d’avoir la réponse pour un permis. Nos écoles sont loin d’être les mieux classées. Je pourrais continuer les exemples à l’infini.

Le problème aujourd’hui, c’est que ces politiques publiques ne sont pas évaluées. Le problème aujourd’hui, c’est que bon nombre de formations politiques n’ont pas le courage de faire ce que nous avons fait ces 2 dernières années, avec chacune et chacun d’entre vous. C’est d’aller, comme le disait Sophie, contre des tabous, contre des chasses gardées, contre des citadelles que certains pensent imprenables. Chacun des acteurs de notre société devra faire cette analyse et, surtout, le monde politique devra faire des réformes.

Ces réformes, quelles sont-elles ? Nous en avons approuvé une trentaine ce matin, nous étions à 20 propositions l’année dernière et notre programme continuera sur cette voie et sur cette volonté de pouvoir proposer une véritable rupture par rapport à la situation actuelle.

Parce que, Chers amis, je veux vous faire part d’une conviction. Nos citoyens n’ont pas peur du changement. Nos citoyens attendent le changement ! Ce changement, c’est nous qui l’allons l’incarner. Ce changement devra vous amener à être parfois impopulaire. C’est certainement la responsabilité des politiques de comprendre que l’intérêt général n’est pas l’addition d’intérêts particuliers. Que l’intérêt général, c’est autre chose,  c’est lutter contre un certain confort. C’est la raison pour laquelle dans notre pays, nous devons avoir le courage de pouvoir réformer la justice, l’enseignement, de pouvoir réformer toutes ces choses que l’on estime aujourd’hui impossibles à réformer.

Il faudra le faire avec pédagogie, il faudra le faire avec patience, avec conviction, mais nous devrons le faire. Nous devrons le faire pour rétablir la confiance, cette confiance qui a disparu dans notre société. C’est la confiance qu’ont les classes moyennes que demain sera meilleur qu’aujourd’hui.

Le premier tabou que nous devons vaincre, c’est celui de la mentalité. Il nous faut retrouver le sens du succès. Il nous faut retrouver le goût du travail, il nous faut retrouver le respect de la réussite. Mesdames et Messieurs, le succès, la réussite, ce ne sont pas des mots coupables. Ce ne sont pas des mots suspects. Vous avez le droit de réussir beaucoup et pour vos enfants.

Cette réussite passera par des diminutions d’impôts pour celles et ceux qui travaillent. Elle passera également par un retour de l’excellence à l’école. L’école doit certainement être notre première priorité. L’école est aujourd’hui la plus belle et peut-être la seule politique publique qui permette de changer en profondeur la société. C’est la raison pour laquelle nous voulons que les enfants commencent leur parcours scolaire à 3 ans. Pour permettre à celles et ceux qui naissent dans les milieux les plus difficiles, à ceux qui naissent dans les milieux où ils n’ont pas toujours la possibilité d’être accompagnés, d’être aidés. Nous voulons que l’État remplisse sa première mission, celle de permettre à chaque petite fille, à chaque petit garçon, de pouvoir un jour prendre sa vie en main. De pouvoir permettre à l’enfant aujourd’hui à l’école, de se dire que demain il pourra devenir ce qu’il a décidé de devenir.

Aujourd’hui, une société ne peut véritablement être libérale, être démocratique, que si elle permet à chacun de ses enfants de sortir avec un bagage qui lui permet de prendre sa vie en main, de faire des choix. Un bagage qui lui permet de quitter son milieu social, un bagage qui lui permet d’avoir des horizons bien différents de ceux de ses parents.

Oui, Mesdames et Messieurs, réformer l’école est compliqué. Bien sûr, nous avons tous une opinion sur la manière dont l’école doit fonctionner. Mais aujourd’hui, s’il y a un seul défi pour lequel nous devons être totalement mobilisés, sur lequel nous devons être déterminés, c’est le défi de l’école. Je vous demande aujourd’hui d’applaudir l’ensemble des enseignantes et des enseignants et leur rappeler à quel point la mission qui est la leur est la mission la plus importante pour une société.

Cette excellence doit également se retrouver dans l’ensemble des politiques publiques que nous menons. Il en est une qui n’est pas nécessairement le plus populaire. Mais elle nous concerne tous : je parle de la politique budgétaire. Aujourd’hui, la situation budgétaire des entités francophones du pays est dramatique. Il n’y a pas d’autre mot. Nous dépensons beaucoup plus que ce que nous engrangeons le taux de dettes sur recettes de la Wallonie est aujourd’hui de 250%. Ce niveau de dette est plus important que celui de la Grèce au moment de l’intervention de la troïka. Et donc il est minuit moins une. Nous devons avoir le courage de réformer maintenant, notamment les politiques qui sont sont des chasses gardées des syndicats et des mutuelles. Toute une série de structures utilisent énormément d’argent public. Mais sans nécessairement se soucier de l’intérêt général. Il est grand temps de retrouver le sens et la place du politique. Le vrai politique, c’est celui qui ose dire non. Et aujourd’hui, il faut oser dire non au gaspillage d’argent public. Il faut oser dire non à certains moyens nouveaux si on n’a pas fait des réformes préalablement. Il faut oser dire non à certains groupes de pression qui ne sont pas toujours les multinationales désignées par la gauche.

Mesdames et Messieurs, Chers wallonnes, Chers wallons, Chères bruxelloises et Chers bruxellois, je voudrais vous dire deux choses. Nous devons prendre notre destin en main. Maintenant. Il ne faudra pas se plaindre, comme trop souvent après les élections, d’avoir des Oliviers (ndlr. Majorités ecolo-PS-sociaux-chrétiens). Nous n’en avons pas encore le climat. L’Olivier pousse mal du côté de Mons, Charleroi, Liège ou Molenbeek. Aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, ce n’est pas en votant de la même manière que les 50 dernières années, ce n’est pas en choisissant les mêmes personnes que ces trente dernières années que vous aurez un résultat différent.

Plus que jamais, je vous demande d’oser le changement. Alors vous me direz, « c’est quand même étrange, le Mouvement Réformateur est un parti de gouvernement ». C’est vrai. Nous avons pris nos responsabilités sous cette législature et nous avons pu empêcher toute une série de catastrophes. Nous avons aussi redressé des situations qui paraissaient désespérées, comme sur le dossier nucléaire. Mais pour la prochaine législature, nous ne voulons plus de combat, nous voulons un mandat clair de l’électeur qui permettra d’orienter nos coalitions vers un projet libéral, vers un projet d’égalité des chances, vers un projet de responsabilité, vers un projet de bonne gestion. Mesdames et Messieurs, le seul vote utile en 2024, c’est le Mouvement Réformateur !

J’ai évoqué le défi budgétaire, je voulais évoquer avec vous un dernier défi qui y est totalement lié : les finances publiques. Pourquoi avoir des finances publiques saines ? Parce que les finances publiques, c’est ce qui détermine la qualité politique, c’est ce qui détermine la capacité politique. Sans budget, vous ne pouvez mener aucune politique. La première des politiques que nous devrons mener grâce à des budgets sains, c’est la politique climatique. La politique climatique et le climat sont, sans aucun doute, le défi de notre siècle. Mais, là aussi, il ne faut pas utiliser le climat pour faire peur. Il ne faut pas utiliser le climat pour diviser. Il ne faut pas utiliser le climat pour nous revendre pour la Xième fois l’ensemble des recettes de la gauche la plus extrême. Aujourd’hui, le défi climatique est une chance. Il est une chance pour redéployer, en Wallonie et à Bruxelles, une nouvelle industrie. Il est une chance pour permettre aux ingénieurs de développer leur talent. Il est une chance pour les techniciennes et les techniciens de notre pays de montrer que la solution n’est pas dans le retour en arrière. Que la solution n’est pas dans la décroissance. Plus que jamais, la solution, elle est dans l’intelligence, la solution est dans le génie humain et, surtout, la solution est dans le travail.

Ce travail qui a permis aux femmes et aux hommes, à travers l’Histoire, de relever les défis les plus compliqués. Je veux que nous sortions tous d’ici avec une conviction, celle que nous allons réussir le défi climatique. Nous le réussirons uniquement grâce à la créativité, sans opposer les gens. Sans croire que c’était mieux avant mais en utilisant les ressources immenses de notre pays, en particulier de nos régions. Ces ressources, elles sont aujourd’hui dans la jeunesse, elles sont dans les universités, elles sont dans les industries. J’appelle à la mobilisation générale de tous ces acteurs pour sauver le climat !

Je voulais, enfin, avoir un mot tout personnel pour les Jeunes MR qui ont renouvelé leur présidence, il y a quelques jours, avec Laura Hidalgo. Aux seniors MR, également. À l’ensemble de nos membres, quelle que soit leur origine, leur âge, leur diversité. Je voudrais vous dire, Chers sympathisants, Chers militants, Chers membres, que vous êtes de plus en plus nombreux. Entre le premier congrès qui a eu lieu ici en 2019 et aujourd’hui, vous êtes 20% de plus. Depuis le premier janvier de cette année, vous êtes près de 3000 personnes en plus à avoir rejoint notre formation politique. Je veux vous le dire : vous êtes le cœur de ce parti ! Je ne vous le dis pas pour la formule, je vous le dis parce que j’y crois très fort et je sais à quel point c’est vous qui amènerez la victoire. Vous êtes le sang de ce parti, c’est vous qui le faites vivre, c’est vous que nous avons mobilisé ces 2 dernières années et que nous allons encore plus mobiliser dans les prochains mois. C’est vous qui irez sonner aux portes, c’est vous qui irez convaincre l’ensemble de votre entourage. C’est à vous qu’appartient ce parti. C’est vous qui serez, finalement, le parti avant les élections, pendant les élections, mais aussi après le scrutin. Alors je remercie. Merci pour tout cela, merci pour ce que vous avez fait, merci pour tout ce que vous allez faire. Sachez que personne ne l’oublie et je suis particulièrement attentif à cette loyauté, à cette chaleur humaine qui donne le carburant pour avancer et je veux vous dire à quel point, plus que jamais, vous devez être fier d’être des libéraux ! En sortant d’ici, nous devons tous nous mettre en marche pour travailler l’avenir !