Skip to main content

Enfants, étudiants, sportifs, chercheurs ou artistes, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un texte pour organiser les diverses mesures à prendre pour humaniser et optimaliser l’accueil des milliers des réfugiés ukrainiens

La majorité PS-MR-Ecolo a adopté en urgence une proposition de résolution – également co-signée par Les Engagés et Défi – relative à l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, à ses répercussions en Fédération Wallonie-Bruxelles et au soutien à apporter au peuple d’Ukraine.

Pour l’ensemble des partis démocratiques du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et au vu de la situation qui évolue chaque jour en Ukraine, ce texte devait être adopté sans attendre et ce, parce que le respect des droits humains, du droit international et des valeurs démocratiques sont les pierres angulaires de l’action internationale de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il ne peut par conséquent y être porté atteinte d’une telle manière sans réaction de sa part. La présente résolution vise à rappeler ces principes, à condamner l’agression militaire non-provoquée de la Fédération de Russie en Ukraine et à prévoir les implications de celle-ci en Fédération Wallonie Bruxelles.

Depuis l’agression russe du 24 février sur le sol ukrainien, la Belgique, ses entités fédérées, l’Union européenne et l’OTAN ont fermement condamné cette attaque et se sont distingués par leur rapidité de réaction, notamment en adoptant de lourdes sanctions visant les secteurs économiques, financiers et le régime russe.

En termes d’aide financière, l’Union européenne s’est engagée à verser 1,2 milliard d’euros à l’Ukraine sur 12 mois afin de soutenir son économie, mais également de débloquer 50 millions d’euros dans le cadre de la European Peace Facility.

De son côté aussi, la Belgique se mobilise de différentes manières en soutien à l’Ukraine : le déploiement de nos militaires en Roumanie dans le cadre de la force de réaction rapide de l’Otan, l’envoi de matériel médical d’une valeur de 3,4 millions d’euros.

Concernant la situation humanitaire, quelque trois millions de personnes ont fui les combats en Ukraine et plus de 6000 d’entre eux ont déjà été enregistré en Belgique (centre du Heysel).

Au sein des compétences mêmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’accueil de ces réfugiés d’Ukraine aura forcément des impacts et conséquences et nous nous devons de prendre toutes les mesures pour notamment assurer la scolarisation des enfants, apporter un soutien aux sportifs et aux sportives de haut niveau, étudiants, chercheurs, et aux artistes ou encore de préparer l’accueil de mineurs non accompagnés.

Avec cette proposition de résolution, le Parlement demande entre autres au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de :

  • Rappeler dans ses relations bilatérales et dans les institutions multilatérales où la Fédération Wallonie-Bruxelles est présente, la nécessité de garantir la liberté de la presse et la sécurité des journalistes en Ukraine ;
  • Appeler l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à condamner l’invasion de l’Ukraine ;
  • Prendre en compte les besoins spécifiques et urgents des enfants réfugiés en Belgique et assurer le mieux possible un soutien aux familles ;
  • Suivre de près la situation de mineurs ayant fui seuls l’Ukraine et assurer un accueil et un accompagnement dans le cadre des dispositifs spécifiques destinés aux MENA ;
  • Accueillir les élèves en provenance d’Ukraine dans les écoles via le dispositif d’accueil et de scolarisation des élèves primo-arrivants et assimilés (“DASPA”, anciennement appelé “classe-passerelle”) qui a été spécifiquement mis en place pour donner aux écoles la souplesse nécessaire pour créer des classes destinées à accueillir les réfugiés avec l’encadrement requis ;
  • Délivrer des outils pédagogiques évolutifs développés par des experts reconnus aux équipes éducatives leur permettant d’expliquer de façon accessible et neutre le conflit, et de suivre son évolution articulée à l’actualité géopolitique mouvante, permettant également de lutter contre les fake news et la désinformation et le complotisme ;
  • S’assurer en coordination avec le Gouvernement fédéral que nos étudiants, professeurs, chercheurs ressortissants, encore présents sur les territoires en conflit, soient en sécurité et collaborer, autant que faire se peut, à leur rapatriement ;
  • Prendre en compte le statut de protection temporaire accordé aux étudiants venant d’Ukraine afin de faciliter toutes les démarches leur permettant de poursuivre leurs études en Fédération Wallonie Bruxelles dans les meilleures conditions possibles ;
  • Solliciter l’ensemble des fédérations sportives et organisateurs d’évènements sportifs afin que les sportifs individuels ou équipes représentant la Russie ou la Biélorussie soient exclus de toute épreuve internationale se déroulant sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
  • Assurer aux étudiants, chercheurs et au personnel académique fuyant le conflit la possibilité de poursuivre leur parcours académique entamé avant la guerre ;
  • Favoriser et faciliter pour les artistes immigrés d’Ukraine en Belgique les possibilités de réaliser leur travail culturel, via une procédure spécifique et/ou l’accès à une bourse.

La Cheffe de groupe MR Diana Nikolic a tenu à rappeler le danger que représentait ce conflit face à notre modèle démocratique : « Il y a des dates qui marquent l’histoire et les esprits. Le 24 février 2022 en fera partie. Ce n’est pas la première fois qu’il y a la guerre aux portes de l’Europe, mais la situation est néanmoins fort différente : c’est la première fois depuis longtemps qu’un pays envahit un voisin. Et c’est une attaque d’une dictature aux profonds relents communistes envers une démocratie résolument européenne et proche des démocraties libérale d’Europe. Alors oui, il y a de quoi avoir peur de l’escalade, mais n’en déplaise à certains, je le répète, ce qui est en jeu et en danger c’est notre modèle démocratique même. C’est différent aussi de par la hauteur de la réaction unanime et forte de l’Union européenne. Alors, ce débat a eu lieu dans différentes assemblées et, à notre tour, nous voulons condamner l’agression militaire non-provoquée et envoyer un message aux réfugiés, en prenant diverses mesures d’aide et de soutien au travers de chacune des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et c’est là tout l’objet et la force de cette proposition de résolution ».