Dans un entretien à La Dernière Heure, Pierre-Yves Jeholet, ministre de l’Économie en Wallonie, ne cache plus son exaspération face à la multiplication des grèves nationales. À la veille d’un nouveau mouvement qui a touché les transports, les écoles et même les hôpitaux, il a alerté : « Ce n’est plus une revendication, c’est du sabotage économique. »
Les chiffres sont édifiants : jusqu’à 646 millions d’euros de pertes en une seule journée à l’échelle du pays. Pour la Wallonie, cela représente jusqu’à 150 millions d’euros selon l’ampleur du blocage. Rien qu’en 2025, on compte déjà 25 jours de grève à la SNCB. À ce rythme, c’est la compétitivité de toute une région, et donc des emplois, qui est mise en péril.
Pierre-Yves Jeholet rappelle que la Belgique est l’un des champions européens de la grève, avec 5 fois plus de journées perdues que l’Allemagne. Il alerte aussi sur les effets très concrets pour les citoyens : cours annulés, soins reportés, travailleurs bloqués, et une image négative de notre climat social qui dissuade les investisseurs étrangers « Le débat, c’est au Parlement qu’il doit avoir lieu, pas dans la rue tous les quinze jours. On ne redresse pas un pays en bloquant sa production ».
Pour le Mouvement Réformateur, la liberté de manifester ne peut pas justifier des blocages à répétition qui nuisent à l’intérêt général. Oui au dialogue, non à l’enlisement.