Ce 1er mai 2025, le Mouvement réformateur a rassemblé plusieurs milliers de militants, de sympathisants et d’élus à Charleroi pour fête enfin le travail.
La matinée a débuté par un panel consacré à l’emploi, animé par les ministres David Clarinval et Pierre-Yves Jeholet.
Tous deux ont insisté sur le fait que les réformes en cours ne sont pas de simples ajustements techniques, mais une transformation profonde du modèle belge du travail. Parmi les mesures phares, la possibilité pour les étudiants de travailler jusqu’à 650 heures par an pendant 15 ans, la réintroduction des clauses d’essai dans les contrats, et la fin des limites de revenus pour les indépendants pensionnés.
La réforme fiscale en préparation vise à renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs, notamment via une baisse ciblée des cotisations sociales pour les PME. En parallèle, la modernisation du marché du travail se poursuit avec l’extension des flexi-jobs, la valorisation des heures supplémentaires, y compris environnementales, et un soutien affirmé à l’entrepreneuriat. Comme l’a rappelé Pierre-Yves Jeholet, « nous remettons le travail au centre de tout, avec une seule ligne : récompenser l’effort, activer les talents et briser la culture de l’assistanat ».
Le second panel était consacré à l’enseignement, en présence de la députée Stéphanie Cortisse.
Son message a été clair : pour rehausser le niveau scolaire, il faut à la fois restaurer l’autorité des enseignants et renforcer les savoirs fondamentaux. Le test CLÉ (Calculer, Lire, Écrire), sera instauré en début de 3e primaire à partir de 2026 pour objectiver les acquis des élèves.
En parallèle, des classes inclusives seront développées pour mieux accompagner les enfants à besoins spécifiques, en particulier ceux avec des troubles du spectre autistique. La généralisation du néerlandais dès la troisième primaire est prévue, tout comme un renforcement de l’apprentissage des langues dans les référentiels. Signe fort, un CDI pourra être proposé aux jeunes enseignants dès l’entrée dans la carrière afin de stabiliser le métier. « Le respect des enseignants, ce n’est pas seulement une question de salaire, c’est une question de reconnaissance sociale. Nous agissons sur les deux fronts », a souligné Stéphanie Cortisse.
Sous les acclamations, le Premier ministre français Gabriel Attal a pris la parole.
a dressé un constat sans concession sur l’état du monde et sur la responsabilité des démocraties libérales. « Ce qui se joue en Ukraine dépasse ses frontières. C’est la démocratie qui est testée. C’est la liberté qui est attaquée. C’est l’Europe qu’on provoque. »
Appelant à mettre fin à la naïveté et à assumer la puissance européenne, Gabriel Attal a défendu une vision ambitieuse de l’Europe du 21e siècle : puissance industrielle, puissance technologique, puissance démocratique. Il a aussi mis en garde contre le risque de déclassement du continent : « Si nous ne réagissons pas, l’Europe deviendra la maison de retraite du monde. »
À Charleroi, ville emblématique des reconversions industrielles, son message a résonné avec force : « Faisons de l’Europe le continent du travail, de l’innovation, de l’intelligence artificielle. Le progrès est une responsabilité. » Il a salué l’action des libéraux belges, la convergence des visions avec le MR, et l’alliance des démocraties libérales bâtie avec Renew Europe. Une prise de parole forte, qui a donné une dimension européenne au congrès.
Enfin, c’est Georges-Louis Bouchez qui a clôturé le congrès par un discours de vérité et d’engagement.
Il a rappelé le mandat clair donné par les électeurs lors du scrutin du 9 juin 2024 : « La victoire du 9 juin n’est pas une fin, c’est un début. Le travail n’est plus une option, c’est une exigence collective. » Il a salué les réformes votées – comme la limitation du chômage à deux ans –, dénoncé la complaisance de certains syndicats face aux abus, et affirmé la nécessité de restaurer un contrat social fondé sur la réciprocité.
Il a également détaillé les futures mesures à Bruxelles, où le MR entend défendre une déclaration de politique générale ambitieuse pour sortir la Région de la stagnation économique et sociale. « Bruxelles mérite mieux. Et nous ne gouvernerons pas aux conditions de ceux qui ont échoué depuis 20 ans. »