Élue échevine en 2018 de Le Rœulx, située en province de Hainaut, puis Bourgmestre en 2024, Virginie Kulawik succède à Benoît Friart à seulement 30 ans. Rencontre avec cette juriste de formation qui assume pleinement ses responsabilités, portée par une majorité forte, mais surtout par une conviction simple : c’est au cœur de la proximité que se construit l’avenir d’une commune.
Echevine en 2018 et bourgmestre en 2024, qu’est-ce qui t’as poussée à te lancer en politique, et comment tes responsabilités passées te préparent-elles à ce rôle de bourgmestre ?
On pourrait dire que je suis tombée dedans quand j’étais petite. Ma grand-mère paternelle a été conseillère CPAS pendant trois mandats. Chez nous, la politique locale, ce n’était pas des grands discours : c’était des réunions, des repas solidaires, des marchés de Noël organisés avec cœur.
J’ai poursuivi ce chemin de façon naturelle : diplômée en droit, je suis devenue collaboratrice parlementaire, puis en 2018, le bourgmestre m’a proposé de me lancer. Honnêtement, je ne m’y attendais pas. Devenir échevine si jeune, c’était un saut dans le grand bain. Mais je n’ai pas nagé seule : j’ai pu m’appuyer sur une équipe solide, des citoyens exigeants, et surtout, j’ai appris.
Aujourd’hui, juriste dans une autre commune, je connais les rouages. Je mesure le poids des responsabilités, mais aussi la force qu’on peut avoir quand on agit avec conviction.
Tu succèdes à Benoît Friart, figure emblématique et respectée de la commune. Comment se passe la transition et sur quels aspects vas-tu décliner ton approche personnelle pour faire évoluer la commune ?
l faut le dire : succéder à une figure comme Benoît Friart, ce n’est pas rien. Il a apporté de la stabilité, du sérieux, et une vraie empreinte au Roeulx.
J’ai repris le flambeau avec respect, mais aussi avec ma propre manière de faire : plus de dialogue citoyen, plus de transversalité dans les projets, et une communication plus directe, plus moderne.
J’aime être sur le terrain, écouter, expliquer, convaincre. Je crois en une gouvernance proche des gens, connectée à la réalité et aux défis de demain. C’est là que je veux faire la différence.
Ta majorité obtient 13 sièges sur 19. Quels sont les grands axes sur lesquels tu souhaites concentrer ton action, et comment comptes-tu fédérer les forces au sein de ta liste ?
13 sièges sur 19, c’est une vraie légitimité. Mais ce n’est pas une carte blanche. Pour moi, gouverner, ce n’est pas diriger en solo, c’est faire équipe.
Je veille à ce que chacun ait sa place, sa voix, sa responsabilité. Je crois à l’intelligence collective — et franchement, quand on met les énergies ensemble, ça va plus vite, plus loin.
Nos priorités sont claires : mobilité, sécurité, finances, cadre de vie. Oui, les chantiers bousculent un peu le quotidien. Mais ils sont nécessaires pour transformer durablement notre ville. Ces projets vont améliorer l’image, la fluidité, et surtout la sécurité de nos rues. Il faut aussi répondre à l’inquiétude croissante face aux comportements dangereux et inciviques. Nous avons un rôle à jouer pour sensibiliser et rétablir un cadre de respect.
Parmi tes attributions mayorales, tu assumes celle en lien avec la transition numérique de la commune (smart city). Quels sont tes projets phares pour digitaliser les services communaux et moderniser les infrastructures ?
La transition numérique n’est pas une option, c’est une urgence. Et au Roeulx, on n’a pas envie d’être à la traîne.
On a digitalisé plusieurs démarches (occupations du domaine public, demandes d’événements…). Résultat : plus de clarté, moins de paperasse, une meilleure coordination.
Nous avons aussi formé notre personnel à l’usage responsable de l’IA. Il est essentiel d’accompagner cette évolution pour ne pas la subir.
D’autres projets sont en cours, notamment la modernisation de logiciels métiers, pour faire de la Ville du Roeulx une smart city à taille humaine, tournée vers l’innovation, mais toujours centrée sur le service au citoyen.
Le Roeulx dispose d’un patrimoine remarquable (abbaye, château, Grand‑Place). Comment souhaites-tu valoriser ces trésors, soutenir les associations locales et attirer de nouveaux visiteurs ?
Le Roeulx, c’est une carte postale vivante. Abbaye, château, Grand-Place… On a un patrimoine incroyable, et il mérite d’être vu, compris, vécu.
On booste notre visibilité avec une communication dynamique (oui, on est enfin sur Instagram !), des visites guidées, des restaurations de sites clés, et des événements qui font vibrer la ville : Montgolfières, Festival de la Rose, balades historiques…
On travaille main dans la main avec les commerçants, qui savent accueillir comme personne. Et les associations ? Elles sont au cœur de nos actions, invitées à chaque rendez-vous pour qu’elles rayonnent autant que notre patrimoine.
Jeune trentenaire, mère de deux jeunes filles, tu incarnes une génération tournée vers l’avenir. Dans six ans, à quoi ressemblera, selon toi, la commune idéale ?
La commune idéale n’existe peut-être pas, mais j’ai mon idée de celle vers laquelle je veux tendre.
Une Ville du Roeulx apaisée, embellie, où les rénovations auront laissé place à un cadre de vie plus fluide et plus sûr. Un centre vivant, des commerces reconnus, un respect retrouvé dans l’espace public.
Une ville où les citoyens ne subissent pas les décisions mais y participent. Où les festivités continuent de créer des ponts entre les générations. Où l’on est fier d’être Rhodien, pas juste pour ce qu’on a, mais pour ce qu’on construit ensemble.