
Namuroise d’adoption et engagée de longue date au sein du Mouvement Réformateur, Sabine Laruelle entame un nouveau chapitre de sa carrière politique en tant que députée provinciale.
Ancienne ministre fédérale et présidente du Sénat, elle poursuit son engagement avec la même conviction : réformer pour plus d’efficacité, de clarté institutionnelle et de justice sociale.
Vous avez connu un long parcours, de ministre fédérale à présidente du Sénat : comment l’avez-vous vécu dans la durée, et quelle a été votre plus belle expérience humaine ou politique ?
S’engager en politique pour moi, c’est avant tout s’engager pour un projet de société et non pour un poste ou pour les honneurs. C’est vouloir réformer pour plus d’efficacité, plus de justice sociale (je pense notamment à mon action sur le statut des indépendants), pour plus d’équité et, surtout ne jamais oublier que l’on est « redevable », non seulement vis-à-vis de nos électeurs mais de tous les citoyens. Le souvenir qui m’émeut le plus, c’est un jour de foire à Libramont quand un agriculteur âgé est venu me dire « grâce à vous, à votre action, je vis mieux qu’avant ». Le deuxième moment politique, c’est quand, en tant que Présidente du Sénat, et avec mon collègue Patrick Dewael, Président de la Chambre, le Roi nous a chargés d’une mission royale en février 2020.
Vous entamez un nouveau chapitre en tant que députée provinciale. Qu’est-ce qui vous a motivée à relever ce défi et quelles sont vos priorités dans ce mandat ?
La encore c’est le mot « réforme » de la déclaration de politique régionale qui m’a poussé à accepter la proposition de David Clarinval de devenir députée provinciale. Réformer les institutions n’est pas une fin en soi mais bien une nécessité. Clarifier le rôle et les missions des différents niveaux de pouvoir, veiller à l’efficience dans l’utilisation des deniers publics, et oser mettre en œuvre des réformes parfois difficiles est pour moi l’essence même de mon engagement politique.
Les finances provinciales sont sous pression, entre missions multiples et moyens limités. Selon vous, quelles sont les priorités pour garantir une gestion efficace et équilibrée des provinces ?
Nous avons la chance à Namur d’hériter d’une situation saine et d’une institution qui, grâce à l’action de Jean-Marc Van Espen et Richard Fournaux, s’est déjà reconcentrer sur 4 métiers de base. Nous allons donc, vu les défis budgétaires que sont la reprise de 100% du financement des zones de secours, les besoins pour le fonds de pension, la déclaration de politique régionale,…poursuivre et amplifier le processus. Je ne vous cache que j’attends avec impatience la note d’orientation du GW sur la réforme des provinces car sans elle, il devient compliqué d’avancer.
Le ministre François Desquesnes a annoncé une réforme structurelle des provinces. Quelle est votre vision de l’avenir de cette institution, souvent méconnue mais essentielle pour la cohésion territoriale ?
Le niveau provincial est essentiel et peut/doit devenir selon moi l’articulation entre le fédéral, la RW et la FWB et les communes pour la mise en œuvre d’une réelle « supracommunalité », d’une rationalisation des structures (exemple sur la province de Namur, 3 structures différentes gèrent les centres PMS, est-ce utile ? En matière de tourisme, la province de Namur a abandonné cette compétence, y a-t-il eu des impacts négatifs sur le secteur ? Non). Je ne parlerai donc pas de disparition mais de mutation profonde.
Après tant d’années d’engagement, quel conseil donneriez-vous à la nouvelle génération d’élus locaux qui souhaite s’investir durablement en politique ?
Quel que soit le niveau d’action, l’engagement politique est certainement un engagement porteur de sens car il est résolument orienté sur le bien-être des autres. Donc mon premier conseil c’est « foncez », mon deuxième conseil « visez le long terme » et ne vous tracassez pas trop de ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux. Je rappelle souvent que peu de personnes savent encore ce qu’était l’actualité il y 3 mois. Et enfin dernier conseil, engagez vous sérieusement sans vous prendre au sérieux et surtout sans prendre la « grosse tête ».



