C’est à Rixensart que nous nous rendons cette semaine, à la rencontre de Patricia Lebon, bourgmestre depuis deux législatures maintenant et investie à 200 % pour sa commune depuis bien plus longtemps.

D’échevine à bourgmestre, elle a hérité de l’écharpe mayorale lors de la précédente législature et a été réélue à la tête de la commune en doublant son score de voix de préférence. Rencontre avec une personnalité à la volonté impressionnante. 

 

 

 

 

« Bien que tu aies hérité de l’écharpe mayorale lors de la précédente législature, tu as été très longtemps échevine avant cela. Tu as même connu le FDF dans la commune. Peux-tu revenir sur ton parcours atypique mais résolument libéral ? »

Mon parcours est peu conventionnel. Il est le fil rouge d’une conviction profonde et constante : défendre une gestion libérale, efficace, proche des habitants dans l’intérêt commun.

En 1988, opticienne indépendante, j’ai été approchée par Jacqueline Herzet pour figurer sur sa liste « Intérêts communaux ». Après longue réflexion, j’ai fini par accepter car je me suis dit que « si je ne m’avais pas le courage de m’engager, je ne pourrais plus jamais me plaindre des politiques »

J’ai été élue directement conseillère communale à Rixensart dans l’opposition. Ce mandat fut très important car il m’a permis de comprendre et d’intégrer le fonctionnement d’une commune.

En 1995, j’ai commencé comme échevine, et ce rôle m’a marqué. On y apprend la politique par le terrain : écouter, arbitrer, faire avancer des dossiers malgré les contraintes. Cela m’a donné une connaissance encore plus précise de la commune, de ses forces et de ses faiblesses. Mon éducation ouverte sur le monde et ma passion pour la géopolitique ont beaucoup influencé mon regard sur la défense des libertés individuelles et sur l’importance du dialogue entre niveaux de pouvoir. Même si les structures ont changé, cet état d’esprit m’a toujours accompagnée.

Lorsque j’ai repris l’écharpe mayorale en 2017, ce n’était pas un aboutissement prévu, mais plutôt une responsabilité assumée. Le passage de l’ombre à la pleine lumière demande une autre énergie, un autre rythme, mais mes bases restaient les mêmes : transparence, rigueur, proximité et éthique.

Au fond, ce qui pourrait sembler “atypique” n’est que la somme de choix cohérents et en harmonie avec mes convictions. J’ai toujours préféré bâtir en restant moi-même, sans chercher les raccourcis. Et si mon parcours est résolument libéral, c’est parce que j’ai la conviction que la liberté, l’initiative locale et la confiance dans les citoyens forment la meilleure boussole pour gouverner une commune.

« La majorité à Rixensart rassemble Alliance Pluraliste-MR ( Les engagés étant dans AP ), SolidaRix (PS) et DéFI&Citoyens. Particularité notable : c’est la seule commune du Brabant wallon où DéFI est représenté dans la majorité. Comment se passe la cohabitation ? 

La cohabitation fonctionne parce que chacun sait pourquoi il est là : pour gouverner, pas pour se regarder en chiens de faïence. C’est le résultat d’un travail quotidien et parfois exigeant.

À Rixensart, nous avons choisi une majorité qui assume la diversité des sensibilités, mais qui partage une même exigence : stabilité, sérieux budgétaire, transparence, éthique et décisions utiles aux habitants.

Le fait que « DéFI-citoyens » participe à la majorité — une première en Brabant wallon — n’est pas un hasard. Cela montre que nous sommes capables de dépasser les réflexes partisans pour construire une coalition cohérente orientée résultats. Chacun met ses priorités sur la table et chacune est analysée pour faire avancer la commune de façon pragmatique, en évitant au maximum les crispations idéologiques inutiles.

Soyons clairs : il y a des débats, parfois musclés. C’est normal, et même sain. Toutefois, ces débats aboutissent. L’intérêt général doit prévaloir. La commune mérite mieux que des postures. Concrètement, cela signifie beaucoup de dialogue, des arbitrages francs et un fonctionnement collégial loyal. La ligne directrice est claire : Améliorer la qualité de vie des habitants grâce à une gestion rigoureuse et anticipative.

 « Tu as signalé dans un communiqué vouloir travailler avec ta majorité en priorité sur les impacts liés à la mobilité, le renforcement de la participation citoyenne, ou encore une évolution de la politique de gestion des déchets. Quel bilan tirer après une année de mandat ? »

Après un an, le bilan est clair : nous avons mis encore plus de cohérence dans la mobilité et lancé des actions qui changent réellement le quotidien. Sur l’offre multimodale, l’arrivée des voitures partagées, le développement de parkings sécurisés pour les vélos et l’amélioration des cheminements doux répondent à un objectif simple : permettre à chacun de choisir son mode de déplacement en fonction de ses besoins, sans contrainte et sans idéologie.

Nous avons également clarifié le cadre de circulation. Les zones 30 sont déployées là où elles ont du sens, où la sécurité l’exige et où le trafic impose de calmer les vitesses. Ce n’est pas un marqueur symbolique, c’est un outil de protection des riverains.

Enfin, nous avons lancé un effort structuré sur la réparation des voiries en fonction de deux critères limpides : l’état réel du revêtement et l’intensité du trafic. Cela nous permet d’investir là où l’impact est le plus direct pour les habitants. Plusieurs chantiers prioritaires ont déjà été réalisés, et d’autres suivent avec une logique pluriannuelle.

Est-ce que tout est terminé ? Non. Après une année, on peut dire que la ligne est nette : plus de multimodalité, plus de sécurité, et des voiries traitées avec sérieux plutôt qu’en réaction à des coups de colère. C’est une approche pragmatique, assumée, et surtout efficace.

Sur la participation citoyenne, nous avons changé de rythme. Nous travaillons sur la création d’une assemblée citoyenne qui sera un véritable outil pour les décisions du futur. Nous avons aussi le projet de relancer les réunions citoyennes qui permettront aux habitants de s’exprimer, de nous faire part de leurs préoccupations et d’être ainsi impliqués plus tôt dans les arbitrages politiques. Ce n’est pas encore parfait, mais la dynamique est enclenchée.

Pour la politique des déchets, à Rixensart, le choix des containers à puce a porté ses fruits. En effet, la production des immondices a nettement diminué. Côté coût : Comme dans les autres communes wallonnes, les coûts de collecte et valorisation ont dû être répercutés pour se conformer au décret wallon relatif au « coût vérité ».

En ce qui concerne les finances, la gestion rigoureuse que nous menons permet de conserver une fiscalité stable et d’avoir pu réduire le précompte immobilier.