Conseillère communale depuis plus de 30 ans, ancienne députée régionale et fédérale, avocate de formation et échevine à Ixelles en charge des finances, de l’architecture, de l’énergie et du bien-être animal, Nathalie Gilson incarne un engagement constant. Entre responsabilités publiques et bénévolat, elle allie rigueur, bienveillance et vision.
- Tu es conseillère communale à Ixelles depuis 1994, tu as servi comme échevine plusieurs mandats, et tu ajoutes les fonctions fédérales et associatives à ton parcours. Qu’est-ce qui te motive à servir encore aujourd’hui sur le terrain, et comment ton expérience enrichit-elle ta gestion des compétences sensibles comme les finances ou l’architecture ?
Ma motivation principale reste la force de porter les valeurs libérales à tous les niveaux dans lesquels je suis active et un engagement constant envers les habitants d’Ixelles. Ils me donnent leur confiance en m’élisant sans discontinuité depuis 30 ans. J’aime ma commune où j’ai passé quasi toute mon enfance. Avec mon mari, nous y avons élevé nos trois enfants. Je me sens comme on dit « Ixelloise jusqu’au bout des ongles » dans une commune au cœur de l’Europe.
Mon engagement politique m’a amenée à être également active à d’autres niveaux que le local. Jusqu’à très récemment, j’ai été conseillère de notre Vice-Premier Ministre David Clarinval après avoir été députée régionale puis fédérale. Cela, combiné avec mon expérience d’échevine à plusieurs reprises, m’a dotée d’une vision globale et d’une expertise que j’utilise dans mon travail quotidien depuis notre retour dans la majorité après six années d’opposition. Je pense participer donc utilement aux délibérations du Collège et maîtriser la gestion de matières complexes comme les Finances, la Technique des Bâtiments et l’Architecture.
- En tant qu’échevine des finances, tu dois concilier équilibre budgétaire et investissement dans la gestion technique des bâtiments communaux et dans PLAGE (Plan Local d’Action pour la Gestion Énergétique) qui vise à réduire l’empreinte carbone de la commune. Quel est ton cap pour conjuguer rigueur et entretien du patrimoine public ?
Mon cap en tant qu’échevine des finances vise à ce que le budget puise dans ses propres ressources sans demander des efforts supplémentaires aux habitants. Ceux-ci ont déjà en effet été fortement été mis à contribution lors de deux hausses d’impôts décidées par la majorité qui nous a précédées. Les Ixellois ont vu ainsi leur précompte immobilier presque doubler sur une période de six ans ! C’est pour moi l’essence de la vision libérale que de viser l’efficacité de l’administration et des investissements en fonction des moyens disponibles. Nous devons gérer les ressources et dépenser l’argent public avec prudence. Malgré les augmentations d’impôts décidées par la coalition Ecolo-PS sous la législature précédente, j’ai hérité d’un budget qui nous menait vers une mise sous tutelle régionale. Nous avons écarté ce risque imminent tout en respectant notre engagement de campagne qui était de ne pas augmenter les impôts et de viser une trajectoire budgétaire qui permettrait leur diminution. Je maintiendrai cet objectif avec détermination tout au long de cette législature.
Concernant les bâtiments communaux dont j’ai également la charge, l’objectif est de concentrer les efforts et les moyens dans l’entretien du magnifique patrimoine dont l’histoire nous a fait héritiers. Nous avons un Musée, une maison communale, des crèches, des écoles qui ont un caractère patrimonial indéniable, une piscine classée,… Il s’agit ici de concentrer nos moyens humains et financiers dans leur préservation et d’améliorer leurs performances. Ma compétence « PLAGE », nous permet, par exemple, de développer notre autonomie énergétique par l’installation de panneaux photovoltaïques sur nos bâtiments communaux, de réduire notre empreinte carbone et de faire des économies à long terme en devenant producteur d’énergie. Nous visons à optimiser chaque euro dépensé pour maximiser son impact sur le terrain et préparer Ixelles pour les défis de demain, tout en maintenant une saine gestion des finances de la commune.
- Ixelles est riche en patrimoine architectural et très active sur le plan urbanistique. Comment t’y prends-tu pour préserver ce caractère historique tout en soutenant la rénovation durable ?
C’est une étude au cas par cas de chaque projet. Il n’est pas toujours possible d’isoler des bâtiments anciens car cela porterait atteinte à leur beauté architecturale. La règlementation régionale bruxelloise ne tient pas suffisammentcompte de cette difficulté.
- Tu es également échevine du bien-être des animaux, as-tu des objectifs précis ?
C’est une compétence qui me permet d’être davantage en contact avec une partie importante de la population. Par exemple, sachant qu’un ménage sur huit détient un chien et qu’il doit pouvoir courir sans laisse à certains moments, j’ai obtenu d’inscrire dans notre accord de majorité que nous allions ouvrir certains parcs aux chiens en liberté, sous la surveillance de leur maître évidemment. Nous inaugurerons déjà un premier parc à cet effet en septembre !
- Grâce à ton parcours d’avocate au niveau européen et d’élue fédérale, tu connais bien les enjeux institutionnels. Comment utilises-tu cette expertise pour défendre des projets structurants à Ixelles (rationalisation des dépenses, transversalité) ?
Mes débuts en tant qu’avocate dans un cabinet international et ensuite comme élue régionale puis fédérale m’ont permis d’acquérir une connaissance des enjeux institutionnels et de démarrer avec des bases solides dans ce qui sera mon parcours politique. Après ma première élection comme conseillère communale, je suis rapidement devenue échevine, fonction que j’ai exercée dans chacune des majorités auxquelles le MR a pu participer, en assumant des matières importantes comme l’enseignement puis l’urbanisme, l’environnement et les finances. J’ai également été députée au Parlement bruxellois, parlementaire fédérale, conseillère dans les cabinets de Sophie Wilmès, Hadja Lahbib et David Clarinval pour qui j’ai également fait partie de l’équipe qui travaillé sur la négociation de l’accord du Gouvernement Arizona.
Ce zoom et dézoom dans nos institutions est extrêmement instructif et structurant dans ma connaissance des différents échelons. Cela me permet de faire des liens entre les différents niveaux de pouvoir. Prenons par exemple la réforme de la police qui concernera Ixelles comme partie de la zone de police de Bruxelles-Ixelles, le financement des CPAS ainsi que la réforme du chômage que nous avons négocié dans l’accord Arizona. Je participerai à la mise en œuvre de ces décisions aussi au niveau local.
- Si tu devais résumer, en quelques mots, ta vision pour Ixelles à horizon 2030, quels seraient-ils ?
Ixelles accueille le Parlement européen et plus de 120 nationalités différentes. Quand vous vous promenez, vous entendez parler toutes les langues. Beaucoup de ces habitants me disent partager les valeurs libérales et le projet politique que nous portons mes collègues du MR et moi mais une très grande majorité de ces électeurs potentiels ne votent pas. Il faut absolument les convaincre d’exercer leur droit de vote et de nous rejoindre dès maintenant. En quelques mots, ma vision pour Ixelles à horizon 2030 est que les prochaines élections voient le projet politique des libéraux recueillir encore plus de succès qu’au scrutin de 2024 !