Faimes, commune conviviale de la Hesbaye liégeoise, cultive un esprit rural avec un tissu associatif fort. La nouvelle majorité locale a désigné Laurence Marneffe comme Présidente du CPAS, un rôle pivot pour le soutien social, les politiques d’aide et le lien de proximité avec les habitants.
Rencontre avec une élue qui s’apprête à faire face aux défis d’une réforme de l’emploi ambitieuse.
Laurence, peu de gens te connaissent encore dans ta nouvelle casquette. Peux‑tu te présenter en quelques mots, expliquer ton parcours personnel et professionnel, et comment tu en es venue à assumer la présidence du CPAS ?
J’ai 34 ans, je suis titulaire d’un diplôme en droit et j’habite à Faimes depuis un peu moins de 3 ans. On m’a proposé d’être sur la liste EDF (Equipe de Faimes) lors des élections communales d’octobre 2024. Avant dernière de la liste, j’ai eu la belle surprise de réaliser le 5ème meilleur score me permettant d’intégrer le Collège en tant que Présidente du CPAS. Je suis d’ailleurs la benjamine du Collège communal.
Précédemment, j’ai été Conseillère CPAS à Esneux-Tilff et Présidente des Jeunes MR de Hannut.
Depuis 2025, je siège également au Comité directeur de la Fédération des CPAS wallons.
Sur le plan professionnel, je travaille comme attachée parlementaire de Caroline Cassart. D’abord au Parlement fédéral, puis au Parlement de Wallonie. Une expérience enrichissante qui m’offre une vue d’ensemble sur les politiques menées à différents niveaux de pouvoir.
Quelles sont les priorités que tu veux mettre en œuvre très rapidement et quels défis majeurs vas‑tu devoir relever pour y parvenir ?
Le CPAS de Faimes est un petit CPAS rural (4.200 habitants) comptant une vingtaine de bénéficiaires du revenu d’intégration. Cela peut faire rêver certains ! Mais au-delà du droit à l’intégration sociale, nous avons développé des services à destination de toute la population – et donc pas uniquement aux personnes précarisées – afin de lutter contre l’isolement et la solitude. Le CPAS de Faimes a un magasin de seconde main, un service « titres-services », une centrale de repassage, un projet d’insertion socio-professionnelle par le maraîchage (« Les Jardins du Chevalier »),un mobi-service (taxi social), un espace communautaire et des ateliers Cré-actif. Un programme diversifié qui nous permet de toucher la population et de renforcer le lien social au sein de la commune.
La grande réforme de l’emploi souhaitée par le gouvernement wallon et le gouvernement fédéral va probablement avoir un impact sur les CPAS. Comment vois-tu cela ?
Bien sûr que cela aura un impact sur les CPAS dès 2026 mais il est plus que temps de mener ces réformes. Il faut redonner au travail ses lettres de noblesse, mieux récompenser celui-ci et créer une réelle différence entre celles et ceux qui se lèvent tôt pour travailler et ceux qui profitent du système. Le défi majeur pour les CPAS sera d’accompagner les personnes concernées afin, in fine, de les remettre sur le chemin du l’emploi, notamment à travers le mécanisme de l’article 60.
L’idée n’est donc pas simplement de transférer les bénéficiaires du chômage bers les CPAS mais de mettre en place une politique proactive afin de les stimuler. Je le dis souvent: le CPAS est une formidable institution pour faire face aux accidents de la vie mais il ne doit, en aucun cas, devenir un plan de carrière.
Tu co-présides avec David Weytsman un groupe de réflexion et d’action sur les CPAS au sein du MR. Qu’est-ce que c’est et quel est le but de ce groupe ?
Comme évoqué précédemment, les CPAS seront amenés à relever des défis majeurs et à jouer un rôle central dans la mise en œuvre de la réforme de l’emploi. Ce groupe d’action et de réflexion s’adresse à l’ensemble des Présidents de CPAS et Conseillers de l’action sociale MR. L’objectif est d’identifier les difficultés rencontrées, de partager les expériences de terrain et de réfléchir, ensemble, à des solutions concrètes. Une première réunion s’est tenue ce mardi et d’autres suivront, notamment le 18 novembre à 18h30.
David Weytsman – Président du CPAS de la Ville de Bruxelles – représente les CPAS bruxellois et, plus largement, les grands CPAS. Avec ma casquette wallonne, je représente les CPAS plus ruraux. C’est un bel équilibre afin de prendre en considération les réalités de chacun.