Chimay, au cœur de l’Entre-Sambre-et-Meuse, a placé sa confiance en Bouge! (MR) lors des élections d’octobre 2024, avec 56,8 % des voix. Avocat spécialisé en droit européen, professeur et conseiller spécial du président du MR, Jolan Vereecke est désormais échevin des finances, de l’urbanisme et du développement économique. À 35 ans, il mêle compétences juridiques de haut niveau et attachement à sa terre natale, Chimay, où il entend allier rigueur budgétaire, ambition territoriale et soutien aux acteurs locaux.
Tu es avocat, tu enseignes le droit européen, tu as négocié les accords gouvernementaux et tu représentes Chimay sur le terrain. Comment passes-tu de la scène nationale à la gestion concrète d’un budget communal, notamment ?
Toutes ces expériences sont extrêmement complémentaires. Pour un élu libéral ce sont les mêmes combats entre la scène nationale et la scène communale : une gestion saine des finances publiques, un combat permanent pour baisser la pression fiscale, davantage de gens qui travaillent, une administration efficace, une suppression des règles inutiles, une plus grande sécurité. Sur tous ces sujets, c’est un véritable changement de paradigme qu’il convient d’opérer dans le sud du pays et cela passe par des réformes coperniciennes à tous les niveaux de pouvoirs. C’est le mandat que nous avons reçu le 9 juin. Nous nous sommes battus pour des accords de gouvernement aux niveaux fédéral et régional/communautaire ambitieux et nous devons maintenant les réaliser au pas de charge pour être à la hauteur de ce mandat reçu par l’électeur. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. C’est la même mentalité que j’essaie d’insuffler au quotidien dans la gestion communale avec toute une équipe et un Collège – avec à sa tête notre bourgmestre Tanguy Dardenne – qui partagent la même ambition.
En tant qu’échevin des finances, tu gères des responsabilités clefs, de l’urbanisme aux marchés publics. Comment comptes-tu marier rigueur financière, attractivité territoriale et soutien aux PME ou artisans chimaciens ?
La rigueur financière, c’est aussi une image de marque que nous voulons véhiculer. Celle d’une commune bien gérée, qui fait mieux avec moins, qui ne dépense pas de l’argent qu’elle n’a pas et qui fait rayonner les acteurs qui créent de l’emploi et de l’activité. Le soutien aux acteurs économiques au niveau local, c’est aussi et surtout les alléger des règles inutiles. Laissons-les créer ! Tout ce que nous pouvons faire pour faciliter l’implantation d’un indépendant, d’une entreprise qui crée de l’emploi, nous le faisons. C’est cela qui redonnera de l’attractivité à notre territoire. Lors de ma première réunion avec les commerçants chimaciens en tant qu’échevin, je leur ai dit une chose : « Listez-moi toutes les règles inutiles qui vous empêchent de travailler, et nous ferons tout pour les supprimer ou les alléger ». Le rôle du politique, c’est de faciliter la prise d’initiative par les citoyens qui débordent d’énergie.
Outre son patrimoine gustatif, Chimay est réputée pour son patrimoine (château, abbaye, Grand’Place) et ses espaces naturels (lac de Virelles, forêt). Quels projets veux-tu mener pour préserver ce cadre tout en innovant ?
Le constat est le suivant : nous nous sommes peut-être trop endormis dans le passé en nous reposant sur notre nom connu internationalement. Nous avons la chance de vivre en Principauté, dans l’une des plus belles communes de Belgique. Notre patrimoine regorge de trésors. Nous devons davantage les faire connaître et, surtout, communiquer sur le dynamisme retrouvé de notre région. Retrouver ce sentiment de fierté, cette volonté de faire rayonner notre terroir, et faire de notre commune un moteur du développement régional. C’est notre volonté depuis que nous avons repris en main la commune il y a 6 mois. Il y a tant de choses à faire et à voir à Chimay. Pour ce faire, nous travaillons énormément à l’entretien de notre patrimoine forestier et travaillons main dans la main avec la famille princière, l’abbaye et nos magnifiques ambassadeurs. Pour quelqu’un qui a un projet ambitieux, Chimay est la destination !
Lors de la campagne, tu as fait se rencontrer le « Jolan des villes » et le « Jolan des champs » : en quoi l’agriculture locale et l’économie urbaine se renforcent-elles mutuellement à Chimay ? As‑tu une initiative à partager ?
Je suis depuis toujours convaincu qu’on s’enrichit en multipliant les expériences et en créant des ponts entre les villes et les campagnes. C’est aussi une partie de mon parcours ayant habité aux Etats-Unis. La force de Chimay, c’est un nom, une localisation, un patrimoine exceptionnel et une histoire. C’est une ambition à l’échelle de tout un territoire qu’il faut porter. Les villes et villages ne se construisent pas en opposition les unes aux autres, que du contraire. C’est ce qu’on appelle les écosystèmes. Plus une ville proche rayonne, plus la campagne environnante l’accompagne. Aujourd’hui, les gens veulent également un retour à la terre, à ce que j’appelle le bon sens paysan. C’est une valeur importante. C’est également la disponibilité de bons produits et nous avons la chance d’avoir des producteurs et des artisans exceptionnels dans le sud de la botte du Hainaut. Tout ce que nous pouvons faire pour les aider à obtenir des débouchés pour ces superbes produits à l’échelle d’un pays ou d’un continent, nous le faisons. C’est dans cet esprit que nous allons nommer des « Ambassadeurs Chimay » qui auront comme mission de faire connaître nos richesses aux quatre coins du pays !
Quand tu penses à 2030, quelle est ta vision pour Chimay ? Quels indicateurs te diront que ton mandat porte ses fruits ?
Une ville avec un budget à l’équilibre, un patrimoine entretenu, davantage de gens qui travaillent et un dynamisme renouvelé et perceptible pour redevenir attractif. Au travail !