« C’est à Wellin que nous nous rendons en cette fin d’année pour rencontrer Benoît Closson, qui entame un deuxième mandat consécutif à la fonction de bourgmestre. Élu au conseil communal wellinois dès l’an 2000, il demeure mobilisé par la prospérité de sa commune et la poursuite d’une gestion locale rigoureuse et efficace. »

Tu as été élu bourgmestre de ta commune pour la deuxième année consécutive, mais cela fait plus de vingt ans que tu es investi en politique. De l’opposition à l’échevinat avant de ceindre l’écharpe mayorale, tout en dirigeant un cabinet d’avocat à Wellin depuis près de trente ans. Cela témoigne d’une organisation remarquable. Peux-tu revenir sur les étapes de ton parcours politique et professionnel ?

Diplômé en droit en 1993, j’ai entamé mon parcours professionnel au Barreau de Namur où j’ai effectué mon stage pendant trois ans. Ces années ont été très enrichissantes : Namur est une ville magnifique et j’y ai noué des liens amicaux que je garde encore aujourd’hui. Mais rapidement, j’ai ressenti le besoin de revenir à ce qui m’a toujours animé : la ruralité, la qualité de vie et la proximité humaine.

Je suis donc revenu à Wellin, ma commune de cœur, où j’ai créé mon cabinet d’avocats. Depuis près de trente ans, il s’est développé et fonctionne aujourd’hui de manière solide. Exercer comme avocat reste pour moi une véritable passion : c’est un métier exigeant, varié, profondément humain, consacré à la défense des autres. Cette activité, en plus de cette de Bourgmestre, demande une organisation rigoureuse, parfois à la minute près, mais je peux compter sur une équipe efficace et soutenante, ce qui me permet de conjuguer engagements professionnels et politiques.

Mon engagement en politique communale démarre en 2000, lorsque le Bourgmestre de l’époque, feu Robert Dermience, vient me solliciter pour renforcer sa liste. J’ai été élu dès cette première expérience, dans l’opposition. Avec le recul, cette entrée par l’opposition a été une école particulièrement formatrice : elle permet de comprendre les enjeux, d’analyser, de proposer… tout en développant un regard critique et constructif.

En 2006, j’ai intégré l’exécutif communal comme Premier Échevin pendant deux ans, avant de devenir Président du CPAS durant quatre années. En 2012, malgré le meilleur score électoral de ma liste, ainsi que le meilleur score personnel parmi tous les candidats, une coalition de deux autres listes m’a renvoyé dans l’opposition. Ce fut une décision difficilement comprise par beaucoup de citoyens, mais c’est la règle démocratique de la majorité. Cette période m’a cependant permis de mener une opposition forte, déterminée, mais toujours constructive, ce qui a renforcé la crédibilité et la cohésion de notre équipe.

En 2018 puis en 2024, notre liste d’ouverture Wellin Dem@in a obtenu la majorité absolue et mon score personnel s’est renforcé à chaque fois. Cela témoigne d’une confiance renouvelée et surtout avec un sens accru des responsabilités.

Tu disposes de la majorité absolue à Wellin sous la bannière de ta liste « Wellin Demain », et tu as amélioré significativement ton score personnel pour cette législature. Quel bilan établis-tu de ces dernières années d’exercice en tant que bourgmestre ?

Depuis le début, notre équipe s’est appuyée sur un principe central : garder une vision à long terme, tout en restant proches des citoyens et des comités, construire une stratégie cohérente et agir dans un cadre budgétaire rigoureux. C’est ce qui nous a permis d’adopter des outils structurants comme le Programme Stratégique Transversal, le Schéma de Développement Communal, le Plan Local de Propreté… Ce ne sont pas de simples documents : ils servent à donner une direction claire, à fixer des objectifs concrets et à aligner l’ensemble des actions communales.

Sur le fond, nos priorités répondent aux attentes très concrètes des habitants :

  • Propreté et sécurité, en ce compris la sécurité routière, parce que ce sont les bases du bien-vivre ensemble ;
  • Rénovation énergétique de nos bâtiments communaux, afin d’être exemplaires et responsables ;
  • Embellissement et amélioration des espaces publics et entretien du réseau routier communal, pour renforcer l’attractivité de notre commune ;
  • Développement des services à la population, notamment aux familles et aux enfants (école de devoirs, crèche communale, soutien à la petite enfance…).

Un autre point essentiel de notre bilan concerne la gestion des finances communales. Lorsque nous avons pris les responsabilités en 2018, la commune sortait d’années où les comptes étaient régulièrement déficitaires. Dès mon arrivée au mayorat, j’ai fait de l’assainissement budgétaire une priorité, tout en réduisant l’additionnel à l’IPP. Nous avons inversé la tendance, dégagé des bonis et constitué des réserves et provisions importantes. Ces réserves sont aujourd’hui utiles, car les perspectives financières des communes deviennent incertaines dans un contexte économique global compliqué.

Un bourgmestre doit être à la fois ambitieux dans les projets et prudent dans la gestion : c’est cette ligne que nous avons suivie.

La législature étant à peine engagée, de nombreux projets restent à concrétiser. Comment envisages-tu l’avenir de ta commune en matière de projets et de développement ?

La législature a démarré voici un an et beaucoup de projets sont à concrétiser. Mais une réalité s’impose : les besoins sont illimités, alors que les ressources ne le sont pas. La situation devient d’autant plus complexe que certains subsides diminuent. Les communes devaient souvent composer avec des exigences administratives lourdes et des appels à projets qui imposaient des contraintes parfois éloignées des réalités locales. Dans ce contexte, je défends l’approche pragmatique  du MR : je préfère les mécanismes qui respectent l’autonomie communale, comme les droits de tirage, parce qu’ils nous permettent de décider nous-mêmes des priorités, en fonction des besoins réels du terrain et dans une logique de gestion optimale.

L’avenir de Wellin doit se construire autour d’une méthode structurée : prioriser, planifier, associer et agir. Prioriser les investissements en fonction de nos moyens, en gardant une cohérence globale. Et surtout : associer largement. Même si notre majorité est absolue, je souhaite intégrer l’ensemble des conseillers communaux, y compris l’opposition, dans une réflexion commune au sein d’un groupe de travail. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, pour autant qu’elles soient réellement constructives. Wellin mérite que l’on dépasse les logiques de blocage et que l’on travaille ensemble au service des citoyens.

Notre ambition vise à faire de Wellin une commune propre, sûre, accueillante, attractive et bien gérée. En un mot, une commune où l’on a envie de vivre, de s’installer et de construire l’avenir.