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David Leisterh a annoncé sa démission de la présidence de notre mouvement à Bruxelles. Cette décision, mûrement réfléchie, marque la fin d’un mandat qui restera dans l’histoire de notre parti.

Pendant cinq années, il a porté nos couleurs avec une énergie et une détermination rares. Il a transformé un parti qui ne gagnait plus en force politique crédible. Il a redonné espoir à des militants qui n’y croyaient plus. Et surtout, il nous a transmis quelque chose de précieux, quelque chose qu’on avait perdu : une identité bruxelloise forte, assumée, combative.
Aujourd’hui, alors qu’il passe la main, nous lui devons un immense merci. Mais nous lui devons surtout de continuer ce qu’il a commencé. De faire grandir cet héritage. De ne jamais oublier ce qu’il nous a rappelé : Bruxelles mérite qu’on se batte pour elle avec fierté.

Quand David a pris les rênes de notre mouvement, nous sortions de vingt ans de défaites. Vingt ans depuis la victoire du dernier Ministre-Président libéral, Jacques Simonet. Vingt à regarder d’autres s’imposer sur nos terres. Vingt ans à perdre du terrain, des militants, de la crédibilité. Beaucoup avaient renoncé. Lui, non.

Sa méthode était simple, mais elle demandait un courage que peu avaient : aller partout. Partout dans Bruxelles, avec tous ceux qui ont battu le pavé avec lui. Même là où nous avions abandonné. Même dans les quartiers où l’on nous disait que ce n’était plus la peine, que le PS ou Ecolo semblaient avoir pris une avance impossible à combler. Il a refusé cette logique de la défaite. Il a remis nos militants sur le terrain, dans la rue, au contact des Bruxellois.
Et il a fait quelque chose de radical : il a ouvert notre mouvement à toutes les origines, à tous les parcours, sans jamais changer un centimètre à notre ligne politique. Parce qu’il avait compris une chose essentielle — être ouvert, ce n’est pas renoncer à ce qu’on est. C’est au contraire affirmer que nos idées parlent à tous ceux qui aiment Bruxelles, quelle que soit leur histoire personnelle.
Il a aussi déplacé le débat. Pendant que d’autres partis s’enlisaient dans l’opposition stérile, lui proposait une vision. Une vision centrée sur l’urbain : le cadre de vie, la sécurité, la propreté, le quotidien des Bruxellois. Des sujets concrets. Des réponses claires.

Le résultat ? Une victoire historique. Après vingt ans de traversée du désert, nous avons gagné.
Mais au-delà des chiffres, David nous a laissé quelque chose de plus profond : il nous a montré le chemin. À nous maintenant de l’élargir.

Mais si David nous a laissé un souffle, c’est avant tout celui-ci : il nous a rappelé que Bruxelles a une identité. Une identité propre, forte, qui ne doit s’excuser auprès de personne.
Pendant trop longtemps, Bruxelles s’est cherchée. Coincée entre la Flandre et la Wallonie, tiraillée entre mille influences, traversée par toutes les cultures du monde, notre ville a parfois eu du mal à dire ce qu’elle était. Pire encore : elle s’est parfois excusée d’exister. Oui, un Bruxellois se définit dans l’altérité, son identité existe aussi à travers d’autres, mais elle n’en perd pas moins son unicité.

David a refusé cette logique. Il a affirmé haut et fort que Bruxelles n’est ni flamande, ni wallonne. Bruxelles, c’est Bruxelles. Point. Une capitale européenne, une ville-monde, un lieu unique où se croisent cent nationalités, cent histoires, cent parcours — et qui doit assumer cette singularité avec fierté.

Cette identité bruxelloise, nous devrons continuer à la porter dans chacun de ses combats. Quand on parle de sécurité, ce n’est pas une sécurité abstraite — c’est celle des Bruxellois qui prennent le métro le soir. Quand on parle de cadre de vie, ce n’était pas un slogan creux — c’est l’exigence que notre ville soit propre, agréable, respirable. Quand on parle d’ouverture, ce n’est pas du multiculturalisme naïf — c’est l’idée que Bruxelles peut accueillir à condition que tout le monde respecte ce qu’elle est.
Comme le Président nous a rappelé que nous devions être fiers d’être des libéraux, nous pouvons aussi être fiers d’être bruxellois. Nous pouvons défendre notre ville sans nous excuser, sans nous diluer, sans renoncer à ce qui fait notre force.

Ce combat, il l’a lancé. Mais soyons honnêtes : il reste immense. Parce qu’affirmer une identité bruxelloise forte, ça demande du courage. Le courage de dire non aux logiques communautaires autant qu’aux logiques communautaristes qui nous tirent vers le bas. Le courage de refuser les compromis mous qui nous empêchent d’avancer. Le courage de défendre Bruxelles comme une ville à part entière, pas comme un terrain de jeu pour d’autres.

David ne part pas par lassitude. Il ne part pas par découragement. Il part parce qu’il a compris quelque chose de fondamental : même quand on gagne, nos adversaires nous empêchent de faire les réformes nécessaires.

Nous avons remporté une victoire historique. Nous avons gagné des sièges, conquis du terrain, imposé notre vision dans le débat public. Et pourtant, à chaque réforme que nous voulons porter pour Bruxelles, nous nous heurtons à un mur. Un mur de blocages institutionnels, de coalitions impossibles, de compromis qui vident nos propositions de leur substance. Nous ne les laisserons jamais faire, pas par égo, mais par respect de la démocratie.

Parce que gagner ne suffit pas. Pas à Bruxelles. Pas dans un système où les logiques de pouvoir et les jeux d’appareils étouffent toute ambition de transformation réelle.
Les réformes dont Bruxelles a besoin — sur la sécurité, sur la propreté, sur la mobilité, sur l’emploi, sur l’intégration — ne se feront pas avec des victoires symboliques. Elles ne se feront pas avec des majorités fragiles. Elles ne se feront pas tant que nous n’aurons pas la force politique pour renverser la table et imposer un cap clair.

Cette négociation nous a appris que pour vraiment transformer Bruxelles, il faut une victoire écrasante. Une victoire qui ne laisse aucune place au doute, aucune place aux combines, aucune place aux blocages. Une victoire qui nous donne les moyens de gouverner réellement, pas de cogérer mollement.

Et pour gagner en 2029, pour gagner massivement, nous devons continuer dans sa ligne, faire que son souffle devienne une tornade.

Nous lui devons de relever ce défi.

David, merci. Merci pour ces années de combat. Merci d’avoir refusé la défaite quand tout semblait perdu. Merci d’avoir redonné à notre mouvement sa fierté, son identité, sa raison d’être.

Je suis immensément fier d’avoir partagé ces combats avec toi et tous les autres. C’était un honneur.

Tes accomplissements sont extraordinaires. Une victoire arrachée. Une identité bruxelloise réaffirmée. Une méthode éprouvée. Et surtout, une conviction : Bruxelles mérite qu’on se batte pour elle sans complexe, sans excuse, sans compromis.

Parce que Bruxelles mérite mieux que l’immobilisme. Elle mérite qu’on la fasse rugir.