L’intelligence artificielle fait désormais partie de notre quotidien. Elle transforme notre manière d’apprendre, de travailler, de créer. Face à ces changements rapides, notre responsabilité est de préparer l’école, non pas à résister au monde qui vient, mais à y prendre toute sa place.
C’est dans cet esprit que la Fédération Wallonie-Bruxelles vient de lancer un projet pilote dans vingt écoles primaires, afin d’explorer concrètement comment l’IA peut soutenir les apprentissages de base (calculer, lire et écrire) et aider les élèves là où ils en ont le plus besoin.
Depuis 2023, nous avons engagé une réflexion ambitieuse sur l’intelligence artificielle. Cette démarche a abouti à la première charte éthique de l’IA à l’école, co-construite avec les réseaux, les fédérations de pouvoir organisateur et les acteurs de terrain. Transparence, protection des données, équité d’accès face à la fracture numérique : autant de principes qui affirment que l’IA ne peut entrer à l’école que si elle en respecte les valeurs.
Il s’agit d’offrir des repères, de développer l’esprit critique de nos élèves face aux évolutions technologiques. C’est d’ailleurs tout le sens de la réforme du degré secondaire inférieur (1e, 2e et 3e secondaires) qui laisse une place plus grande au numérique dans les cours de formation manuelle, technique et technologique. Le but est de donner toutes les clés aux élèves pour différencier un fait d’une opinion, le vrai du vraisemblable, etc. Nous ne diabolisons certainement pas l’outil, au contraire, nous apprenons à l’utiliser à bon escient.
Les vingt écoles sélectionnées pour ce projet pilote auront l’occasion de tester des outils d’intelligence artificielle qui permettent la remédiation, la consolidation ou encore le dépassement dans les apprentissages de base. Non pas pour remplacer les enseignants, non pas pour déléguer la pédagogie, mais bien, pour leur donner des leviers supplémentaires, notamment pour accompagner les élèves qui en ont le plus besoin.
En 2026, les résultats de cette expérimentation nourriront les choix politiques à venir. Une manière de faire ce que nous revendiquons depuis le début : avancer avec un cadre, mais ne surtout pas rester immobiles.
Ce pilote s’inscrit dans un ensemble cohérent : intégration de l’IA dans la formation continue des enseignants, déploiement des modules Pix (outil de formation) liés au numérique et à l’IA ou encore la mise à disposition d’un large corpus de ressources pédagogiques sur e-classe (plateforme en ligne pour les équipes éducatives).
Comme le rappelle la Ministre de l’Éducation, Valérie Glatigny :
“L’intelligence artificielle est là, et nous ne pouvons pas nous permettre de rater ce tournant. Avec ce projet pilote, nous donnons aux écoles un cadre pour apprivoiser ces outils et en faire de véritables leviers d’apprentissage, au service des élèves et des enseignants. L’enjeu n’est pas de remplacer l’humain, mais de préparer notre enseignement à un monde où l’IA fait déjà partie du quotidien.”



