Le Mouvement Réformateur exprime son inquiétude face à ce qu’il estime être des manquements de la rédaction de la RTBF dans le traitement d’un dossier concernant un collaborateur du parti. Des informations inexactes ont été diffusées et, malgré les demandes de correction, sont restées en ligne. Or, l’article 6 du code de déontologie impose aux rédactions de rectifier sans délai toute erreur factuelle. Pour le Mouvement Réformateur, ces manquements contreviennent aux règles de déontologie journalistique édictées par le Conseil de déontologie journalistique.
Par ailleurs, le MR regrette que la RTBF ait enregistré et diffusé un enregistrement du président du Mouvement Réformateur à son insu, une pratique qui pose à la fois des questions éthiques et juridiques.
En tant que média de service public financé par l’ensemble des citoyens, la RTBF porte une responsabilité particulière : celle de garantir la fiabilité des informations et la confiance du public.
Il est particulièrement regrettable que la direction de la RTBF n’ait pas exprimé publiquement ce que le Mouvement Réformateur considère comme des manquements. Depuis un mois, tout le monde s’accorde à reconnaitre que plusieurs erreurs ont été commises sur le plan journalistique. Aucun communiqué officiel n’a été envoyé alors que les expressions officieuses ont été nombreuses et ont toutes éludé la question de la responsabilité de la RTBF.
La RTBF, comme l’ensemble des médias, doit respecter les règles de déontologie journalistique.
Le Mouvement Réformateur souhaite une position claire de la RTBF. À défaut de celle-ci d’ici au prochain conseil d’administration, fixé au 19 septembre, le Mouvement Réformateur se réserve le droit de ne plus répondre aux sollicitations de la rédaction de la RTBF. En effet, une rupture de confiance persistante ne permettra pas de travailler sereinement. Il faut que la qualité et la véracité des informations diffusées soient garanties.
La liberté de la presse est un pilier essentiel de notre démocratie. Elle suppose toutefois une exigence réciproque : les journalistes, comme les responsables politiques, ont le devoir de respecter les règles déontologiques et de préserver la confiance du public dans la qualité du débat démocratique.
Le code de déontologie journalistique
Tous les journalistes, et particulièrement ceux opérant dans le service public, sont tenus d’appliquer des méthodes exigeantes et des règles rigoureuses :
- Respect de la vérité et vérification systématique des informations, même dans l’urgence (Art. 1 et 4) ;
- Respect des propos tenus, les journalistes ne déforment aucune information et n’en éliminent aucune essentielle (Art. 3) ;
- Distinction claire entre faits, analyses et opinions (Art. 5) ;
- Avant publication et diffusion d’accusations graves susceptibles de porter atteinte à la réputation ou à l’honneur d’une personne, les journalistes donnent à l’accusé l’occasion de faire valoir son point de vue (Art. 22) ;
- Respect de l’embargo, de l’anonymat, du off (Art.23).
L’obligation de rectification et les recommandations du Conseil de déontologie journalistique
Selon l’article 6 du code de déontologie journalistique, les rédactions doivent rectifier explicitement et rapidement les faits erronés qu’elles ont diffusés. Le Conseil de déontologie journalistique insiste :
- La rectification doit être rapide : dès que l’erreur est connue, elle doit être corrigée sans délai ;
- La rectification doit être explicite : la correction doit être clairement annoncée et reconnaissable par le public, en identifiant l’erreur et sa correction, la suppression simple de l’article ou de l’erreur ne suffit pas ;
- L’obligation de rectification subsiste, même si plusieurs médias ont commis l’erreur ;
- La rectification n’est pas une mise à jour : une rectification corrige une erreur, tandis qu’une mise à jour apporte simplement des précisions ou ajouts sans remise en cause de la véracité initiale ; il ne faut pas confondre les deux et leur traitement par la rédaction est différent ;
- Lorsque des personnes exerçant une activité d’information diffusent des messages d’information sur un support numérique destiné à un public non défini et non limité, il faut considérer qu’elles exercent une activité de type journalistique. Elles sont par conséquent tenues d’y respecter leur déontologie professionnelle.