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Alors que le sommet de l’OTAN à La Haye approche à grands pas, une question centrale se pose pour la Belgique et ses partenaires européens : comment renforcer notre défense commune face à un monde qui change rapidement ?

Réaffirmer notre engagement européen au sein de l’OTAN

La Belgique doit réaffirmer son soutien à l’OTAN via un pilier européen fort en son sein. Cette ambition européenne confirme le rôle essentiel de l’Otan tout en permettant de bâtir une capacité d’action autonome et complémentaire.

Dans un contexte où l’engagement américain pourrait évoluer, l’Europe a le devoir de se prendre davantage en main en restant un partenaire loyal et respecté de l’Alliance.

Une meilleure coordination européenne

Cette volonté de renforcement passe nécessairement par une concertation accrue entre les États membres de l’Union européenne. Il est urgent de concerter les efforts d’équipement, d’organiser la spécialisation des compétences, de garantir l’interopérabilité et d’éviter les redondances inutiles.

Par ailleurs, il faut être en capacité de renforcer une industrie européenne de la défense, appui solide pour renforcer la souveraineté technologique de l’Union et dynamiser son tissu économique et social.

Élargir la définition de la défense

Il est temps de repenser ce que nous entendons par “dépense de défense”. La guerre moderne ne se limite plus aux affrontements classiques. Elle prend aujourd’hui des formes hybrides : cyberattaques, manipulation de l’information, pression énergétique, sabotage d’infrastructures critiques…

Face à cela, nous devons inclure dans les investissements de défense :

  • la cybersécurité,
  • le renforcement des infrastructures stratégiques,
  • les programmes spatiaux à finalité sécuritaire,
  • ou encore la recherche et le développement technologique au service de la sécurité.

Il faut passer d’une approche centrée sur le volume à une approche basée sur la pertinence et la résilience.

Un budget peut être renforcé, si c’est pour une défense intelligente !

Dans ce cadre élargi, la Belgique doit pouvoir envisager d’augmenter ses dépenses de défense, même au-delà de 3%, à condition que ces dépenses soient structurées autour d’une vision globale et moderne.

Nous disons clairement : pas d’augmentation pour acheter uniquement plus de chars ou d’avions. Mais oui à une augmentation si elle sert à protéger nos réseaux, nos données, nos satellites, nos ports et infrastructures critiques ou encore nos chercheurs, nos entreprises et nos citoyens contre les formes nouvelles de conflit.

Anticiper les menaces de demain

Refuser d’adapter notre conception de la défense aux réalités contemporaines revient à s’exposer à des vulnérabilités majeures. C’est pourquoi il est impératif de prévoir pour protéger, et de penser la sécurité comme une stratégie globale d’anticipation, de résilience et de prévention.

La défense du XXIe siècle ne se joue plus uniquement sur le champ de bataille. Elle se joue dans nos laboratoires, nos datacenters, nos satellites, et même dans nos écoles. La Belgique doit être au rendez-vous de cette transformation.

En bref :

Nous soutenons la construction d’un pilier européen fort au sein de l’OTAN, capable de renforcer la sécurité collective et de garantir l’autonomie stratégique de l’Europe.

Mais cette défense ne peut pas se limiter à des achats massifs de matériel classique. Nous appelons à une définition élargie de la défense, intégrant les menaces hybrides modernes : cybersécurité, protection des infrastructures critiques, spatial, mobilité militaire, R&D sécuritaire.

Nous plaidons pour une concertation renforcée entre pays européens sur la répartition des efforts d’équipement et la structuration d’une véritable industrie européenne de défense.

Nous sommes ouverts à augmenter les investissements de défense au-delà de 3% du PIB, à condition qu’ils répondent à une stratégie intelligente et moderne.

Parce que les menaces ont changé, la réponse doit être anticipée, collective et adaptée.

C’est une défense intelligente, résiliente et européenne que nous devons bâtir.

  1. Intelligente – pour désigner une défense guidée par l’anticipation, la technologie et l’analyse des risques plutôt que par le volume ou l’arsenalisme.
  2. Résiliente – capable d’absorber les chocs, de réagir face aux crises hybrides et de garantir la continuité de fonctionnement des structures essentielles.
  3. Européenne – construite sur la coordination, la solidarité et la souveraineté partagée entre États membres de l’Union, en complémentarité avec l’OTAN.