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C’est une prise de position à laquelle personne ne s’attendait, encore moins venant d’un syndicat libéral. Dans un courrier adressé au président du Mouvement Réformateur, Georges-Louis Bouchez, le président du Syndicat Libre de la Fonction Publique (SLFP) plaide pour une augmentation des cotisations sociales des travailleurs indépendants. Une demande que le président du MR qualifie lui-même “d’attaque qui laisse sans voix”.

Ce qui surprend, ce n’est pas seulement le contenu de cette proposition, mais bien son origine. Le SLFP, branche de la fonction publique de la CGSLB, habituellement associée à une certaine défense de la liberté individuelle et du travail, demande que les indépendants paient davantage. Le raisonnement avancé par son président s’appuie sur l’évolution des pensions des indépendants ces dernières années. Selon lui, celles-ci auraient été revalorisées au point de se rapprocher des pensions du secteur privé. Il ajoute que les indépendants cotisent toujours aux mêmes taux qu’avant, ce qu’il juge “intenable”, en citant des remarques de l’OCDE.

Georges-Louis Bouchez, saisi par ce courrier daté du 20 juin, n’a pas tardé à réagir. Pour le président du MR, cette proposition part d’une vision profondément erronée de la réalité vécue par les indépendants. « Le contenu de ce courrier me laisse presque sans voix », déclare-t-il, rappelant les nombreux sacrifices et risques auxquels font face celles et ceux qui lancent ou développent leur propre activité.

Contrairement à d’autres statuts, les indépendants ne bénéficient ni du droit au chômage, ni d’un pécule de vacances. Et malgré une hausse progressive des pensions, un écart important subsiste. Georges-Louis Bouchez souligne des chiffres très clairs : la pension brute moyenne d’un fonctionnaire s’élève à 3.377 €, contre 1.643 € pour un travailleur salarié, et seulement 1.188 € pour un travailleur indépendant. Même après 45 années de carrière, la pension maximale d’un indépendant isolé reste limitée à 2.179,17 € brut.

La ministre libérale en charge, Éléonore Simonet, l’a également rappelé : la priorité du MR reste d’assurer un système plus équitable pour tous, sans pénaliser ceux qui bâtissent notre économie au quotidien. Quant à la demande du SLFP, elle n’a, dans le contexte actuel et sous la coalition Arizona, quasiment aucune chance d’aboutir.

Le MR restera aux côtés des indépendants pour défendre leur réalité, leur mérite et leur rôle fondamental dans notre société.

Lire l’article de Sudinfo