Benoît Piedboeuf, chef de groupe MR au parlement fédéral, a exprimé avec force la position du MR sur le conflit israélo-palestinien : face à la douleur des deux peuples, la responsabilité doit primer sur les symboles.
Depuis des décennies, Israéliens comme Palestiniens sont prisonniers d’un conflit dramatique qui détruit des familles, sème la peur et le deuil. Derrière le vacarme médiatique et les pressions pour une reconnaissance unilatérale de l’État palestinien, le MR alerte : la paix ne se construit ni avec des gestes isolés, ni avec des mots creux.
Reconnaître la Palestine n’a de sens que comme aboutissement d’un véritable processus de paix, associant des garanties sérieuses pour la sécurité et la gouvernance. Malgré la reconnaissance par près de 150 États, la situation concrète des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie ne s’est pas améliorée : preuve qu’un simple acte symbolique ne change pas la réalité. Pour le MR, seule une approche responsable, conjuguant dialogue sincère et exigeances fermes, ouvre une perspective crédible de sortie de crise.
L’urgence doit rester humanitaire : cessation immédiate des hostilités, accès à l’aide, respect du droit international par toutes les parties. Le MR condamne vivement la poursuite de la colonisation et la violence des colons, qui rendent chaque jour plus difficile l’avènement d’une solution à deux États. Mais la paix exige aussi un interlocuteur palestinien crédible et pacifié : le Hamas, dont la démilitarisation et la libération des otages restent prioritaires, ne peut porter l’avenir d’un État responsable. La refondation de l’Autorité palestinienne devient une étape incontournable.
Pour le MR, la reconnaissance de l’État palestinien aura du sens dans le cadre d’une démarche internationale coordonnée, européenne, arabe et multilatérale, s’appuyant sur des engagements clairs de part et d’autre : deux États, deux sécurités, deux légitimités. Défendre l’existence d’Israël, c’est refuser de sacrifier la justice que réclament les Palestiniens ; c’est choisir la voie difficile mais essentielle d’un dialogue exigeant, loin des illusions naïves comme des postures cyniques.
Ne pas céder à la tentation du symbole n’est pas la voie la plus simple, ni la plus populaire sur les plateaux. Mais le MR assume ce choix : seule une politique ancrée dans la réalité, au service de la paix, de la justice et de la vie pour les deux peuples, peut tracer l’espoir d’un avenir meilleur.