Benoît Cassart alerte sur les conséquences possibles du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) tel qu’il s’applique aujourd’hui aux engrais importés.
L’élu européen, lui-même agriculteur, ne remet pas en cause le principe du CBAM, qu’il considère comme un outil essentiel dans la lutte contre le dumping environnemental et social. En revanche, il tire la sonnette d’alarme quant à l’intégration précipitée des engrais dans le dispositif, sans période de transition, ni alternative crédible pour les producteurs européens.
« Par cette proposition, la Commission européenne va provoquer une flambée des prix des fertilisants, ce qui fera grimper les coûts de production pour les agriculteurs européens, tout en ouvrant simultanément notre marché aux produits à bas coûts provenant, en même temps, du Mercosur, d’Ukraine, de Thaïlande, et d’ailleurs. J’appelle cela de l’incohérence intellectuelle », s’insurge Benoît Cassart.
« Ce choix irresponsable arrive au pire des moments », poursuit-il.
« Baisser le budget de la PAC, augmenter les coûts de production, continuer à exiger des standards environnementaux parmi les plus stricts au monde, tout en ouvrant nos marchés à des produits low-cost qui ne respectent ni nos normes sociales, ni environnementales, c’est tout simplement condamner notre agriculture. »
Le monde agricole a d’ailleurs exprimé sa vive inquiétude face à la décision de la Commission. Les exploitants se retrouvent pris en étau : d’un côté, des coûts de production en forte hausse dus à la pression réglementaire et énergétique ; de l’autre, une concurrence accrue de produits importés à prix cassés.
« L’Europe se tire une balle dans le pied. Nous affaiblissons nos propres agriculteurs alors que nous devrions encourager le renouvellement générationnel, renforcer notre souveraineté alimentaire et accompagner la transition écologique par des mesures réalistes et cohérentes », conclut Benoît Cassart.
Benoît Cassart appelle la Commission européenne et les États membres à revoir d’urgence les modalités d’application du CBAM pour les engrais, à protéger la production agricole européenne et ses standards de qualité, ainsi qu’à garantir une véritable équité commerciale dans les accords internationaux.



