Décret neutralité dans l’enseignement

La neutralité à l’école, c’est la garantie de la liberté de chacun.
Le gouvernement agit pour clarifier et renforcer ce principe fondamental : désormais, le port de signes convictionnels visibles est interdit pour tout le personnel des écoles officielles.
Objectif : un cadre clair, un climat scolaire apaisé et une école réellement neutre, où chaque élève peut apprendre librement, sans pression ni influence.

La neutralité, ce n’est pas une contrainte. C’est une protection.

  • Le gouvernement consacre la neutralité d’apparence dans l’enseignement officiel en interdisant le port de signes convictionnels visibles pour l’ensemble du personnel scolaire.
  • Cette règle s’applique à tous les signes religieux, politiques, philosophiques ou idéologiques, dans l’école comme lors des activités extérieures, avec une seule exception pour les professeurs de religion et de morale pendant leurs cours.
  • Le décret unifie et clarifie les anciens cadres légaux, mettant fin à des divergences d’interprétation et renforçant la sécurité juridique des établissements.
  • Il garantit un climat scolaire apaisé et inclusif, en protégeant les élèves de toute pression convictionnelle et en préservant l’école comme espace commun de liberté et de respect.
  • Le texte réaffirme la liberté pédagogique des enseignants en supprimant les dispositions favorisant l’autocensure et en défendant le droit d’enseigner tous les savoirs.
  • Un plan d’accompagnement est prévu, avec formation des directions, outils de médiation et soutien concret aux équipes éducatives.
  • Cette réforme, fondée sur la jurisprudence du Conseil d’État et de la Cour constitutionnelle, reflète la vision du gouvernement : une neutralité claire, protectrice des libertés et garante de la cohésion républicaine.

1. Concrètement

Interdiction du port de signes convictionnels visibles

Le décret consacre la neutralité d’apparence en interdisant le port de signes convictionnels visibles pour l’ensemble des membres du personnel des écoles relevant du principe de neutralité : enseignants, directions, éducateurs, personnels administratifs, paramédicaux, techniques et ouvriers. Cette interdiction s’appliquera dans l’enceinte de l’école, mais aussi lors des activités scolaires extérieures, y compris les stages, et dans les établissements dépendants tels que les internats, CPMS ou centres de plein air.

L’interdiction s’applique à tous les signes convictionnels visibles, c’est-à-dire tout vêtement ou accessoire exprimant une conviction politique, idéologique, philosophique ou religieuse.

Le terme “visibles” a été retenu de préférence à “ostensibles” pour éviter toute distinction de taille ou de forme : l’objectif est de viser tous les signes sans distinction, afin de garantir la neutralité d’apparence dans son ensemble.

Une exception est prévue pour les professeurs de religion et de morale, uniquement dans le cadre des cours qu’ils dispensent. Cette autorisation ne se limite pas aux seuls locaux ou horaires des cours concernés, mais elle s’éteint dès lors que ces professeurs exercent une autre fonction ou un autre cours au sein du même établissement (par exemple, un cours de français ou d’histoire). Cette exception traduit le respect de la liberté de culte et d’enseignement et s’aligne sur la jurisprudence du Conseil d’État.

2. Pourquoi cette réforme ?

Donner un cadre clair et cohérent

Jusqu’ici, la neutralité était régie par deux décrets (1994 et 2003) aux formulations proches mais distinctes. Cette dualité a entraîné des divergences d’interprétation et parfois une insécurité juridique. Le décret fusionne ces cadres pour offrir une norme unique, au bénéfice de tous les acteurs de l’enseignement.

Assurer un environnement neutre dans l’apparence

Dans un contexte où les revendications identitaires se multiplient, parfois jusque dans les écoles, la neutralité d’apparence vise à préserver la sérénité du climat scolaire et le respect des convictions de chacun. L’objectif est de garantir que l’école reste un espace commun, débarrassé de toute pression convictionnelle, où chaque élève peut se construire librement.

Protéger la liberté pédagogique

Le texte supprime du Code la disposition imposant d’enseigner “en des termes qui ne peuvent froisser aucun élève”, car cette formulation a conduit nombre d’enseignants à s’autocensurer dans leurs cours (62 % selon le Baromètre du respect).

Exemples de contestation des savoirs : cela peut concerner tant des cours de philosophie, d’histoire, de langue, de sciences, d’arts, etc. Les matières identifiées peuvent être diverses.

On peut citer la théorie de l’évolution de Darwin, la présentation d’une œuvre d’art représentant un nu ou du schéma d’un appareil reproducteur, le test d’un tube à essai rempli d’alcool, des lectures d’œuvres classiques identifiées par certains comme libertines ou un roman fantastique faisant référence au diable, ou encore la difficulté d’aborder le fait historique de la Shoah, d’aborder les droits de l’homme lorsqu’ils touchent à l’égalité entre les sexes, les minorités LGBTQIA+, de procéder à la dissection d’un cœur de porc ou tout simplement d’un organe animal, etc.

La réforme réaffirme le droit et le devoir d’enseigner tous les savoirs, avec objectivité, sans renoncer à la liberté d’expression pédagogique.

En effet, l’accroissement des tensions liées à des revendications identitaires, qu’elles soient religieuses, politiques, idéologiques, philosophiques ou religieuses est constaté dans notre société actuelle et trouve un écho au sein des établissements scolaires. Le décret vise à éviter toute polarisation ou pression identitaire au sein de ces écoles.

Accompagner les enseignants

Le décret s’accompagne d’un plan de soutien et de formation :

  • Renforcement de la formation des directions et enseignants ;
  • Outils de médiation et d’accompagnement ;
  • Circulaire spécifique pour rappeler les références légales et les appuis disponibles.

3. À qui s’applique le décret ?

  • Les personnels (enseignants, directions, éducateurs, administratifs, techniciens, cuisiniers, ouvriers, etc.)

Des écoles suivantes :

  • Enseignement officiel organisé (WBE).
  • Enseignement officiel subventionné (communal, provincial).
  • Enseignement libre non confessionnel ayant adhéré au principe de neutralité (63 écoles environ).
  • Enseignement pour adultes, ESAHR, internats, CPMS, centres de plein air dépendant de ces écoles.

Ne sont pas concernés :

  • Le réseau libre confessionnel (par respect de l’article 24 de la Constitution).
  • Le réseau libre non confessionnel n’ayant pas adhéré au principe de neutralité.

Les élèves :

Les écoles conservent la possibilité d’encadrer le port de signes convictionnels dans leurs règlements internes, pour des raisons liées au bon fonctionnement de l’enseignement ou au projet pédagogique.

4. Pourquoi cette mesure n’est pas discriminatoire

  • Elle vise toutes les convictions, sans distinction religieuse, politique ou philosophique.
  • Elle s’applique uniquement dans le cadre professionnel, pendant l’exercice des fonctions.
  • Elle repose sur la jurisprudence de la Cour constitutionnelle et du Conseil d’État, qui reconnaissent la liberté du législateur de choisir une conception de la neutralité, ici, la neutralité d’apparence.

5. Contrôle et application

Le Service général de l’Inspection assurera le contrôle du respect du principe de neutralité. Un rapport au Parlement sera présenté tous les deux ans pour dresser un état des lieux complet.

6. Éléments de langage

Pourquoi une interdiction générale ?
Parce qu’il n’existe pas de neutralité réelle sans neutralité d’apparence. Le personnel incarne l’institution publique : il doit apparaître neutre pour garantir la liberté de conscience de tous.

Pourquoi maintenant ?
Parce que l’absence de cadre clair a généré une grande hétérogénéité dans les règlements internes qui est difficile à gérer pour les établissements, et des tensions inutiles. Le Gouvernement a la responsabilité de clarifier la situation.

7. Message-clé

La neutralité, c’est la garantie de la liberté de chacun. En clarifiant ce principe et en garantissant la neutralité d’apparence, nous protégeons à la fois les enseignants, les élèves et les parents.

Ce décret vise à protéger ce que l’école a de plus précieux : être un lieu commun où l’on apprend ensemble, dans le respect des différences et la liberté de conscience. Il préserve à chacun le droit de croire, de ne pas croire.

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