Conclave budgétaire 2026 (-2029) en Fédération Wallonie-Bruxelles : Un travail de fond, responsable et indispensable, sur toute la législature

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a engagé un travail structurel sur l’ensemble de la législature, à horizon 2029. Il ne s’agit donc pas d’un simple conclave budgétaire 2026 mais d’un effort collectif et cohérent pour garantir la soutenabilité des finances publiques tout en préservant les missions essentielles de la Fédération

Abstract

  • L’objectif est clair : ne pas aggraver la trajectoire budgétaire et stabiliser la dette autour de 1,25 milliard € de déficit à l’horizon 2029 ;
  • La FWB vit aujourd’hui à crédit : elle dépense 15 milliards € pour 13,5 milliards € de recettes, et doit même emprunter pour payer une partie des salaires des enseignants — un sur cinq est désormais payé « à crédit » ;
  • Pour retrouver une trajectoire soutenable, le gouvernement FWB réalisera 500 millions € d’économies structurelles nettes (700 millions € d’économie dont 200 millions € de politiques nouvelles) sur l’ensemble des compétences de la FWB ;
  • Des politiques nouvelles de l’ordre de 200 millions € seront donc prévues (revalorisation des directions et des profs désormais formés en 4 ans, etc.). Ce n’est donc pas un budget d’austérité mais un budget de responsabilité, pensé pour préparer l’avenir et garantir la viabilité des politiques éducatives ;
  • Tous les Ministres font leur part du travail et d’économies dans les différentes compétences :
    • 86,7 millions € dans l’enseignement obligatoire ;
    • 10,8 millions € dans l’enseignement supérieur ;
    • 74 millions € dans la petite enfance ;
    • 1,5 millions € dans l’aide à la jeunesse ;
    • 887.000 € dans les maisons de Justice ;
    • 12,9 millions € dans la culture ;
    • 8 millions € dans la fonction publique ;
    • 1,5 millions dans la Recherche scientifique ;
    • Le sport bénéficiera de 600.000€ de ressources nouvelles ;
  • Les partis politiques font aussi leur part du travail : le Gouvernement acte la suppression, fin 2026, des reconnaissances des Organisations de jeunesse, associations d’Éducation Permanente et Centres d’Archives qui présentent des liens explicites avec des partis politiques.

1. Grands principes

Au-delà de l’enseignement obligatoire, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a voulu mener un exercice global de rationalisation, couvrant toutes ses compétences. L’objectif reste identique : assainir durablement les finances tout en préservant les missions essentielles. Les économies ne sont pas des coupes aveugles, mais le fruit d’un recentrage sur les priorités et d’une meilleure utilisation des moyens existants.

2. Messages clés

  • Rationaliser, moderniser, responsabiliser.
  • Chaque secteur participe à l’effort collectif mais les missions de service public sont protégées.
  • C’est un budget de bon sens et de stabilité, conçu pour préserver l’essentiel aujourd’hui et investir dans l’avenir.
  • Les économies visent à assurer la viabilité économique de la FWB.
  • Les réinvestissements ciblent l’essentiel : les apprentissages de base et l’attractivité du métier d’enseignant pour lutter contre la pénurie.
  • Tous les secteurs participent à l’effort.
  • Le gouvernement agit non pour la prochaine élection mais pour la prochaine génération.
  • Chaque économie a été pensée avec un « filtre éducatif », à savoir préserver la qualité de l’enseignement.
  • Stabiliser le déficit permet de dégager des pistes pour réinvestir plus tard.

3. Le rapport d’experts

Le gouvernement avait pris acte des recommandations du Comité des experts. Mais nous avons fait des choix politiques et analysé ces recommandations au prisme de nos priorités : la qualité de l’enseignement et la lutte contre la pénurie d’enseignants. Nous avons choisi de ne PAS faire certaines économies :

  • Pas de report d’index sur les salaires des enseignants.
  • Pas de suppression des DPPR ni de la RFIE.
  • Pas de réduction de l’encadrement des élèves.

La démarche retenue est celle d’une modernisation structurelle : rationaliser sans dégrader, optimiser sans affaiblir, protéger le pouvoir d’achat des enseignants.

4. Dans l’Enseignement obligatoire

Grands principes

L’enseignement obligatoire représente 8 milliards € sur les 15 milliards du budget global, dont 85 % consacrés aux salaires. Au total, 86,7 millions € sont prévus en économies. Les efforts porteront sur la gestion des structures, l’évolution des carrières et les mécanismes de financement, sans altérer les apprentissages.

Faire évoluer la carrière enseignante et lutter contre la pénurie

  • Revalorisation salariale (+5%) pour les nouveaux enseignants formés en 4 ans dans le cadre de la RFIE ; revalorisation des directions et rémunération des maîtres de stage.
  • Harmonisation du temps face classe : 22 périodes pour tous les enseignants du secondaire, sauf exceptions.

Comparaison :

  • Maternel : 26 périodes
  • Primaire : 24 périodes
  • Degré inférieur secondaire : 22 périodes

FWB : environ 30 % de moins de face classe comparé aux autres pays de l’OCDE.

  • Alignement du régime de maladie sur la fonction publique : 60 % du salaire après épuisement du « pot maladie » (15 jours) et limitation à 3 jours d’absence sans certificat.
  • Fin de la valorisation liée au barème 501 (sauf enseignants déjà inscrits ou pouvant obtenir le barème 401 revalorisé).

Entrées et fins de carrière

  • CDIE dès 2027 pour les nouveaux enseignants formés en 4 ans avec charge horaire stable et allégement de 2 périodes la première année.
  • Allégement de 2 périodes pour enseignants de 60 ans et plus pour soutenir mentorat.
  • Maintien des DPPR mais limité à 2 ans.
  • Réduction des détachements pédagogiques aux fonctions nécessitant une expertise éducative (retour de ~120 enseignants en classe).
  • 150 ETP supplémentaires avec la diminution des Cellules de Soutien et d’Accompagnement.
  • Au total, environ 270 ETP reviennent en classe.

Rationalisation et modernisation du financement des écoles

Révision des mécanismes de gratuité : fourniture gratuite de la 1e à 3e primaire supprimée et intégrée aux moyens de fonctionnement jusqu’en 6e primaire. Financement des repas gratuits pour écoles ISE 1 à 5 intégré dans l’encadrement différencié, avec plus d’autonomie.

  • Non-indexation des moyens de fonctionnement des écoles en 2026, fin des dérogations pour emplois hors cadre légal, réduction des moyens des cellules de soutien (retour potentiel de 150 ETP).

Renforcer les parcours et apprentissages des élèves

  • Accompagnement personnalisé avec Test CLÉ dès 4e primaire en 2026.
  • Renforcement des CPMS pour santé mentale et formation des directions.
  • Réforme de l’orientation vers l’enseignement spécialisé.

Réforme du degré inférieur du secondaire

  • Suppression initiale de 1400 emplois dans le qualifiant réduite par le gouvernement avec effet retour budgétaire significatif.
  • Introduction d’activités orientantes en 1e et 2e secondaire et options en 3e secondaire, dont qualifiant.

Ligne directrice

  • Préserver la qualité et la continuité de l’enseignement.
  • Garantir la viabilité financière de la FWB.

5. Dans les Relations internationales

Le budget de Wallonie-Bruxelles International (WBI) sera ajusté pour mieux cibler les partenariats à fort impact éducatif, scientifique ou culturel, renforçant la visibilité internationale tout en maîtrisant les coûts.

6. Dans la Culture

En 2026, allocations non indexées et certaines subventions étalées. Dispositifs redondants supprimés progressivement. Moratoire sur nouvelles reconnaissances (centres culturels, bibliothèques, éducation permanente). Disparition progressive de Point Culture d’ici 2028. Économie de 12,9 millions €.

7. Dans l’Enseignement supérieur

  • Rehaussement du minerval sans pénaliser étudiants modestes.
  • DIES instauré dès 2027 : droit individuel pour étudiants belges/résidents (bourse de 2.000 €). Étudiants UE non-résidents payent directement.
  • Rationalisation de l’ARES.
  • Décret de lutte contre le harcèlement et violences sexistes adopté en 2026.
  • Économie de 10,8 millions €.

8. Pour les Bâtiments scolaires

Le Fonds de garantie prend en charge les intérêts des prêts scolaires jusqu’à 1,25 %, surplus à charge du PO. Les pouvoirs organisateurs participant à travaux énergétiques rembourseront 3 % de la subvention reçue. Encouragement au retour sur investissement durable.

9. Dans la Petite enfance (ONE)

Poursuite du Plan Cigogne, équilibre budgétaire maintenu, abandon du dispositif MILAC, optimisation et digitalisation. Économie de 74 millions €.

10. Dans l’Aide à la jeunesse

Gel du triennat, baisse du fonds budgétaire et réduction des frais administratifs (suppression format papier de Yapaka). Économie ~1,5 million €.

11. Dans les Maisons de Justice

Économies sur formations et budgets d’urgence, 12 emplois pérennes maintenus à Bruxelles. Économie 887.000€.

12. Dans le Sport

Stages ADEPS +10 % mais accessibilité préservée. Ressources nouvelles 600.000€.

13. Dans les Médias

Réforme des médias de proximité permettra des économies en 2026 et 2027.

14. Dans la Fonction publique

  • Gel des traitements jusqu’en 2029.
  • Réduction prime télétravail (35 → 20 €).
  • Comité de pilotage pour suivre économies et regroupement administratif à Bruxelles.
  • Économie 8 millions €.

15. Financement indirect des partis politiques

Suppression des reconnaissances d’OJ, EP et Centres d’archives présentant liens explicites avec partis politiques d’ici fin 2026 :

  • Organismes EP : Institut Emile Vandervelde (PS), Etopia (Ecolo), CPCP (LE), Centre Jean Gol (MR).
  • Centre d’archive : Institut Emile Vandervelde (PS), Etopia (Ecolo), CPCP (LE), Centre d’études Jacques Georgin (Défi), Centre Jean Gol (MR).
  • Organisations de jeunesse liées à partis : Ecolo J (Ecolo), Génération Engagée (LE), Défi (Défi), Mouvement des jeunes socialistes (PS), Comac (PTB), Redfox (PTB), Jeunes MR (MR).

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