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À l’approche d’un automne politique marqué par les arbitrages budgétaires, le ministre-président wallon Adrien Dolimont, fixe le ton. Interrogé par La Libre, il rappelle que l’argent public ne peut pas être la solution systématique à chaque défi. Selon lui, la véritable responsabilité des pouvoirs publics consiste à accompagner les citoyens dans la transition plutôt qu’à multiplier des chèques sans vision de long terme.

Sur la question climatique, il assume la ligne de son gouvernement : maintenir des objectifs ambitieux, mais repenser les instruments. Le système actuel de primes pour l’isolation, encore en vigueur, reste parmi les plus soutenants du pays. Mais pour Dolimont, il faut maintenant changer de paradigme et préparer un dispositif plus stable, davantage lié à des prêts et à l’implication de capitaux privés. « Est-il normal que certains aillent chercher 150.000 euros de primes ? Non », insiste-t-il. L’idée est de concevoir des aides équitables, soutenables et capables de durer.

Au-delà de l’énergie, le ministre veut aussi moderniser le fonctionnement de l’administration en rompant avec les nominations strictement politiques. Pour lui, ce qui doit primer, ce sont la compétence et la loyauté, pas une étiquette partisane. S’il reconnaît que transformer la culture administrative sera difficile, il juge nécessaire de tenter une autre approche, afin d’ouvrir la porte à des profils nouveaux et diversifiés.

Reste le chantier budgétaire de 2026, qui s’annonce ardu. Dolimont ne cache pas la difficulté : certaines économies sont déjà en place, comme la baisse des dotations et des non-indexations pour les structures publiques, mais d’autres efforts devront suivre. L’exercice, dit-il, sera exigeant mais incontournable : il s’agit de garantir que les finances régionales tiennent la route et qu’elles puissent continuer à soutenir les priorités économiques et sociales.

Au sujet des tensions récentes avec la RTBF, le ministre appelle au discernement. Il juge légitime de demander des clarifications lorsqu’il y a une perte de confiance, mais rappelle aussi que le dialogue avec les médias demeure essentiel dans une démocratie. Les excès verbaux, dit-il, peuvent arriver à tout le monde, mais doivent être assumés.

Dans ce contexte tendu, Adrien Dolimont défend une ligne : réformer sans complaisance, tenir le cap budgétaire et accompagner la transition d’une manière responsable. Pas de distribution illimitée d’argent public, mais des mesures pensées pour durer et pour engager à long terme autant les entreprises que les citoyens.

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