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Depuis quelques années, la Fédération Wallonie-Bruxelles fait face à une réalité démographique : la baisse de la natalité. D’ici à 2028-2029, on comptera environ 32 500 élèves de moins dans l’enseignement fondamental (maternel et primaire). Ce recul n’est pas sans conséquence organisationnelle : certaines écoles, surtout les plus petites, risquent d’avoir du mal à maintenir leurs effectifs. Il a aussi une conséquence budgétaire : moins d’élèves scolarisés signifie une baisse de moyens pour la Fédération.

Rappel des règles

Chaque école doit atteindre un nombre minimum d’élèves pour rester subventionnée. Ces seuils sont fixés par la loi et varient selon la taille, le type d’enseignement et la localisation de l’école (par exemple, une école située dans une zone faiblement peuplée bénéficie de règles plus favorables). Lorsqu’une école ou une implantation tombe sous les 80% du nombre d’élèves requis, elle bénéficie d’un sursis de deux ans pour se réorganiser.

Ces normes garantissent une égalité de traitement entre établissements. Comme indiqué plus haut, les écoles situées dans des zones rurales peu peuplées profitent de conditions plus souples : une école isolée peut par exemple être maintenue dès 12 élèves en maternelle ou en primaire, ou 20 élèves pour une école fondamentale.

Fermer une école : un cas rare et qui peut être anticipé, voire évité

Contrairement à certaines idées reçues, les fermetures d’écoles restent exceptionnelles. Sur dix ans, moins d’une vingtaine d’écoles fondamentales ont été fermées sur plus de 2 500 écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Il faut aussi distinguer une fermeture d’implantation (un site local) d’une fermeture d’école complète : il arrive qu’une implantation soit intégrée à une autre école du même réseau dans les environs, ce qui permet de maintenir les élèves, les enseignants et le projet pédagogique.

Des solutions concrètes pour s’adapter

Lorsqu’une école ou une implantation se trouve sous les normes, plusieurs solutions légales existent pour éviter une fermeture pure et simple :

  • Fusionner deux écoles, afin de mutualiser leurs enseignants et leurs moyens, tout en conservant les sites existants.
  • Transférer une implantation vers une autre école du même réseau, pour maintenir les élèves.
  • Réorganiser les classes, par exemple en regroupant certains niveaux.

Ces démarches sont accompagnées par la Direction générale de l’Enseignement obligatoire, qui analyse chaque situation et aide les pouvoirs organisateurs à trouver la meilleure formule. Entre 2016 et 2025, plus d’une centaine de fusions d’école et/ou d’implantations ont été réalisées avec succès !

Une approche responsable

Accorder des dérogations individuelles pour maintenir telle ou telle école en dessous des normes serait injuste vis-à-vis des autres. La Fédération prône une approche transparente, et recommande aux écoles une démarche d’anticipation. Chaque école peut suivre sa situation via la plateforme PRIMVER, qui indique si elle atteint ou non les seuils requis.

De même, accorder un moratoire généralisé serait irréaliste, la Fédération n’ayant pas les moyens budgétaires de maintenir des subventions pour des écoles n’accueillant qu’une poignée d’élèves.

L’objectif n’est pas de maintenir des structures ou des postes de direction, mais de garantir la scolarisation des élèves. C’est tout le sens de notre message aux écoles et aux pouvoirs organisateurs aujourd’hui pour leur rappeler les solutions concrètes qui existent et les aider à anticiper les conséquences de la dénatalité.

Interview à retrouver en entier dans La Libre Belgique