Dans l’interview accordée à Vers l’Avenir, le Ministre de l’Emploi revient sur les inquiétudes des différents pouvoirs publics wallons concernés par les mesures visant la réduction ou la suppression des subventions APE mais aussi sur un système qui a été, depuis de nombreuses années, dévoyé.
Les inquiétudes des Villes et Communes
Pierre-Yves Jeholet temporise en rappelant que l’enveloppe globale dévolue aux Villes et Communes s’élève à 400 millions €.
Dès lors, sur les 52,5 millions d’économie APE budgétés en 2026, seul un effort de 17,5 millions leur est demandé. Ce qui, au final, représente 4% de l’enveloppe APE aux Communes. Ces dernières pourront donc tout à fait maintenir ces emplois si elles le veulent.
Des secteurs épargnés ?
Hormis, l’associatif à but lucratif soumis à l’impôt des sociétés (principalement les logements sociaux), le secteur du non marchand, dans son ensemble, est immunisé : CPAS, crèches, maisons de repos, secteurs de la santé et de l’aide aux personnes.
Un dispositif dévoyé
A l’origine, le système APE prévoyait la remise à l’emploi des publics les plus éloignés de l’emploi. Malgré un budget APE d’1,4 milliard €, les objectifs ne sont pas rencontrés. Pire : d’une aide de réinsertion, on est passé à une aide structurelle, à durée indéterminée, pour des profils qui ne cadrent pas avec la volonté de départ.
D’autre part, un contrôle strict est désormais réalisé avec l’aide du Forem et de l’Inspection économique et sociale. Pour 2026, la récupération d’indus s’élève à 15 millions €.
Une réforme en janvier 2027
Pierre-Yves Jeholet a la ferme volonté de revoir en profondeur le dispositif, de balayer les abus et de mettre un terme à l’octroi de ces aides partisan, politique et inéquitable.
Avec cette future réforme, chaque ministre, dans ses compétences fonctionnelles, attribuera des moyens avec rigueur, selon des critères définis.