Ce lundi, lors de la commission Éducation du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, notre députée Clémentine Barzin a interrogé Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement, sur le respect de la neutralité dans l’enseignement officiel. Cette interpellation fait suite à une polémique survenue lors de la cérémonie de remise de diplômes organisée par le lycée Émile Max. Dans le cadre de son intention d’avancer sur l’interdiction du port de signes convictionnels par les enseignants, la ministre a précisé qu’une extension de cette interdiction aux élèves est à l’examen.
Le 4 juillet dernier, le lycée Émile Max, situé à Schaerbeek, organisait sa traditionnelle cérémonie de fin de rhéto dans la maison communale. Cet événement officiel a suscité la controverse, à la suite du rappel du règlement d’ordre intérieur par la direction de l’établissement. Ce règlement, adopté par le conseil communal, interdit le port de signes convictionnels durant les temps scolaires, y compris lors des sorties et activités scolaires. Malgré leur respect quotidien du règlement, deux élèves ont choisi de porter le voile pendant la cérémonie, ravivant ainsi le débat sur la neutralité et les signes convictionnels à l’école.
« Le décret Neutralité de 1994 impose aux enseignants de s’abstenir de toute expression en faveur d’un système religieux, philosophique ou politique, sans toutefois interdire explicitement les signes convictionnels. Cette zone grise laisse place à des interprétations diverses par les pouvoirs organisateurs. Dans ce contexte, nous saluons vos récentes déclarations, madame la Ministre, annonçant un projet de décret visant à interdire le port de signes convictionnels pour les enseignants dans l’enseignement officiel. C’est une réponse concrète aux récentes polémiques que nos écoles traversent » a déclaré Clémentine Barzin en commission.
Mais qu’en est-il des élèves ? Actuellement, des auditions sur le phénomène de radicalisme et d’autocensure dans les écoles sont organisées au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à l’initiative du MR. Ces échanges ont permis à des enseignants de témoigner des difficultés rencontrées sur le terrain en lien avec le port de signes convictionnels.
« Un professeur nous a rapporté l’existence de fortes pressions autour du port du voile, allant selon ses propos jusqu’à des agressions physiques. J’ai la conviction qu’au vu du besoin de soutien exprimé par les équipes pédagogiques, et au nom du principe d’émancipation qui est au cœur des missions de l’enseignement, nous devons apporter un cadre clair en matière de neutralité, tant pour les enseignants que pour les élèves », a poursuivi Clémentine Barzin.
La ministre Valérie Glatigny a quant à elle souligné que l’incident survenu à Schaerbeek, tout comme les récentes tentatives de motions communales visant à réglementer le port du voile, démontrent la nécessité d’une position claire en matière de neutralité dans l’enseignement officiel. Elle a ainsi confirmé que dans le cadre de son projet de décret visant à interdire le port de signes convictionnels, elle irait le plus loin possible.