Skip to main content

Ce lundi 13 février, l’Assemblée consultative des membres recevait le philosophe Pascal Chabot, professeur à l’Institut des Hautes Etudes en Communication Sociale (IHECS) et auteur du documentaire « Burning Out ». Pour rappel, lors de la réunion précédente, les membres avaient discuté de l’emploi et de l’importance du bien-être au travail. L’objectif de l’accueil de conférenciers est de bénéficier d’une expertise externe et d’aborder des sujets sous différents angles.

Le professeur a permis au groupe d’approcher les thématiques de l’emploi et du travail de manière plus philosophique, en évoquant des auteurs tels que Hannah Arendt, Marx ou encore Freud. Il a notamment rappelé les notions historiques du travail dans notre société. Si le travail a longtemps été considéré comme un moyen de subvenir à ses besoins, il est désormais au cœur de notre identité. Selon Pascal Chabot, le travail est devenu une réalité économique : les individus échangent leurs temps contre de l’argent.

Avec la crise sanitaire, les questionnements autour du travail ont été renforcés. Les métiers « essentiels » ont dès lors été valorisés au détriment des métiers dits « non-essentiels ». Pourquoi travaille-t-on ? Et comment trouver du sens à son travail ?  Le travail constitue avant tout une réalisation de soi et si celle-ci n’est pas possible dans l’exercice de son métier, le travail perd de son sens. Il devient absurde.

En outre, l’émergence croissante de burn-out est révélateur des problèmes de société. La qualité de vie au travail est essentielle pour la réalisation des individus. Elle repose sur la reconnaissance de l’individu et sa capacité à s’accomplir. Afin que les individus puissent s’épanouir personnellement, il faut leur offrir la possibilité de choisir des métiers porteurs de sens. Cette liberté est d’autant plus importante que la pandémie a remis en question la signification de notre travail.

Finalement, Monsieur Chabot a rappelé l’importance de la revalorisation des travailleurs manuels par rapport aux “cols blancs”. En raison des progrès techniques, nous assistons à une pénurie croissante des métiers manuels pourtant générateurs de valeur économique. De nombreuses personnes ont cependant démissionné durant la pandémie pour se tourner vers des métiers aux antipodes de leur formation initiale.  Il ajoute que la source probable de ces reconversions professionnelles est le manque d’information auprès des différentes possibilités de formations. Pour y pallier, il faudrait revaloriser les formations professionnelles, souvent négligées au profit des formations universitaires.

L’Assemblée poursuivra sa réflexion autour de cette thématique dans les prochains mois avec l’enseignement comme nouveau sujet de débat.