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Il existe un réel paradoxe de l’emploi en Wallonie : près de 190.000 demandeurs d’emploi et un nombre croissant d’entreprises qui éprouvent des difficultés à recruter des travailleurs pour répondre à leurs besoins. Ce que confirme l’UWE en déclarant que « 31.329 emplois vacants ont été recensés en Wallonie au 3ème trimestre 2017, ce qui représente une augmentation de 53% en un an ».

Le problème se trouve principalement dans une inadéquation entre les compétences requises et acquises.

Une réserve de main-d’œuvre peu qualifiée

Selon les chiffres du Forem, près de la moitié (45,74%) des demandeurs d’emploi n’ont pas obtenu de diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. Or, les différentes études menées ont toutes démontré un lien direct entre le niveau de compétences / qualification et les chances d’insertion sur le marché de l’emploi. Un demandeur d’emploi qualifié a deux fois plus de chance de trouver du travail qu’un non qualifié.

La formation est une clé essentielle d’insertion. Dès lors, il est indispensable de mettre en œuvre des dispositifs de formation flexibles et adaptés aux réalités des entreprises, en évolution constante et rapide.

Des pénuries qui freinent la croissance des entreprises

La pénurie de main-d’œuvre constitue actuellement un frein important au développement des entreprises. Celles-ci sont dès lors contraintes de ralentir leur expansion ou de renoncer à certains marchés. Rapprocher la formation des réalités de l’entrepriseLes entreprises doivent s’impliquer davantage et jouer un rôle actif dans la formation.

Partant de ces constats et sur proposition du Ministre de l’Emploi et de la Formation, le Gouvernement wallon a adopté trois mesures fortes :

1.     La réforme du Plan Formation Insertion (PFI)Le PFI répond à un double objectif : D’une part, permettre aux demandeurs d’emploi d’acquérir des compétences avec un contrat à la clé et d’autre part, permettre aux entreprises de former leurs futurs travailleurs en fonction de leurs besoins. Force est de constater qu’actuellement, cette mesure est sous-utilisée par les entreprises en raison notamment de contraintes administratives alors même que les taux d’insertion (97,8% à 12 mois et 98,2% à 18 mois) démontrent une insertion durable dans l’emploi.  « Ma réforme vise à rendre ce dispositif plus simple, plus flexible et davantage en adéquation avec les réalités des entreprises » a expliqué le Ministre JEHOLET.L’entrée en vigueur est prévue pour début 2019.

2.     Un incitant financier à la formation aux métiers en pénurieIl vise à encourager les demandeurs d’emploi à se former dans un métier pour lequel il y a de réelles perspectives d’insertion. Une priorité pour le Ministre JEHOLET : « Comme je l’ai déjà annoncé, un incitant financier de 350€ sera accordé à tout demandeur d’emploi qui réussira une formation dans un métier en pénurie. Au-delà de cet incitant, le demandeur d’emploi bénéficiera d’un coaching pour se préparer à l’entretien d’embauche qui lui sera garanti à l’issue de sa formation. »L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er septembre 2018. Dès lors, dans la mesure où la nouvelle liste des métiers en pénurie vient d’être publiée par le Forem, les demandeurs d’emploi ne doivent plus perdre une minute pour s’inscrire dans une formation menant à l’un de ces métiers.

3.     L’action « coup de poing pénuries »Cette action vise à agir de manière rapide et ciblée sur des pénuries particulièrement fortes rencontrées par des entreprises, qu’elles soient grandes ou petites. Concrètement, dès qu’une entreprise ou plusieurs entreprises cherchent au minimum 8 travailleurs pour la même fonction, elles peuvent introduire une demande au Forem. Celui-ci leur proposera un programme sur-mesure : sélection conjointe des candidats et plan de formation flexible. A l’issue de la formation, l’engagement d’au moins 80% des demandeurs d’emploi ayant réussi leur formation est garanti.« Je compte bien évidemment sur le Forem et sa réactivité afin qu’il réponde au mieux aux besoins des secteurs mais j’attends aussi des fédérations sectorielles qu’elles remplissent pleinement leur rôle afin de rassembler les besoins et demandes des plus petites entreprises. C’est ensemble que nous relèverons les défis liés aux métiers en pénurie. »  a expliqué le Ministre de l’Emploi et de la Formation. L’entrée en vigueur est immédiate.