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Dès sa prise de fonction, la Ministre des Infrastructures sportives, Valérie De Bue, s’est penchée sur la question des terrains synthétiques. A sa demande, le cadre normatif a été réactualisé et un guide de recommandations a été élaboré. Les résultats sont aujourd’hui dévoilés.

  1. Actualisation du cadre normatif

En Wallonie, les terrains synthétiques ont la cote, que ce soit pour la pratique du football, du hockey ou du rugby. Bien que des alternatives existent, la majeure partie d’entre eux sont composés de « SBR », des granules de caoutchouc provenant de pneus recyclés.« Cette réalité suscite de nombreuses questions, légitimes, de la part des utilisateurs, rapporte la Ministre, très attentive à la situation depuis sa prise de fonction. Par rapport à l’impact sur la santé, la réponse est claire.« Aucune étude ne déconseille l’utilisation des terrains synthétiques dont le matériau de remplissage est composé de granules de caoutchouc en pneu recyclé. Le message est donc rassurant. Par ailleurs, il m’apparaissait important de prendre toutes les dispositions relevant de ma compétence pour mettre toutes les garanties de notre côté. »

La Région wallonne a mis sur pied un cadre normatif en 2006. Actualisé une première fois en 2013, il vient de connaître une 2eréactualisation initiée à l’été 2017. La Ministre annonce ce jeudi l’arrivée de nouvelles dispositions : des seuils de concentration maximale en HAP et des contrôles conditionneront désormais l’octroi d’un subside par la Région wallonne.

  1. Des seuils de concentration maximale plus stricts

Plusieurs centaines d’échantillons ont été prélevés sur des terrains synthétiques en Europe. Sur cette base, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a pu affirmer qu’il n’y avait aucune raison de déconseiller la pratique du sport sur les terrains synthétiques. L’explication est simple : au niveau des concentrations en HAP observées, le risque pour la santé est très faible (inférieur à 1 sur 1 million). Dans les faits, les analyses effectuées révèlent des concentrations inférieures à 50 mg/kg alors même que la norme européenne (REACH) impose aux fabricants une concentration inférieure à 6.200 mg/kg pour les 8 HAP UE dits « cancérogènes ».

L’Agence européenne des produits chimiques recommande d’ailleurs de revoir les normes à la baisse. Selon elle, le seuil de concentration maximale devrait être fixé à 20 mg/kg. Au travers de son cadre normatif, la Région wallonne anticipe l’application de ces recommandations.

Il a également été décidé de renforcer le contrôle des seuils au niveau des métaux lourds. La norme jouets (EN 71-3), qui prend en compte le risque d’ingestion, sera désormais d’application.

A titre d’exemple, relevons également que la concentration en Zinc maximale autorisée sera de 0,5 mg/l, soit un seuil dix fois strict que celui de l’eau de distribution.

  1. Des contrôles

 

  • Pour les terrains subsidiés : contrôles obligatoires

Les nouveaux terrains synthétiques avec remplissage de type SBR doivent désormais se soumettre à des contrôles qui conditionneront l’octroi du subside. « L’analyse de la teneur en métaux lourds et en HAP par un laboratoire agréé sera obligatoire. Des résultats conformes aux valeurs imposées seront indispensables pour la liquidation du subside. »

A ce jour deux terrains, à Frasnes-lez-Anvaing et Chapelle-lez-Herlaimont, ont déjà fait l’objet de ces analyses. Les résultats se situent en-deçà des nouveaux seuils.

A noter également que les analyses sont réalisées dans différentes conditions. « Lors des tests, la température de la matière est notamment portée à 70°C, illustre la Ministre. Cela permet de vérifier une éventuelle diffusion des substances toxiques. En été, la température du revêtement peut atteindre 60°C au sol pendant les périodes de fortes chaleurs. »

  • Pour les terrains non-subsidiés : contrôles encouragés via un incitant financier

Si les contrôles ne sont obligatoires que pour les terrains subsidiés, Valérie De Bue encourage toutefois tous les propriétaires et gestionnaires de terrains à réaliser des tests et à en communiquer les résultats à leurs utilisateurs. « Nous travaillons à la mise en place d’un incitant financier pour la réalisation de ces contrôles», indique-t-elle.

 

  1. Guide de recommandations

En parallèle de l’actualisation du cadre normatif, un guide de recommandations a été réalisé. Il est en cours de finalisation et devrait être disponible d’ici quelques semaines.

Ce guide s’adresse à l’ensemble des gestionnaires et utilisateurs de terrains synthétiques, quel que soit le matériau de remplissage. Il reprend toute une série de recommandations, de la conception à l’entretien et l’utilisation. On y retrouve notamment la définition des besoins, les points-clés d’un projet, des précautions d’utilisations en cas de remplissage « SBR »…

 

  1. Et la suite ?

Suite à l’introduction par les Pays-Bas d’un dossier à la Commission européenne visant à rendre les normes plus strictes, la Ministre des Infrastructures sportives proposera à la Ministre fédérale de la Santé et à ses homologues flamand et bruxellois la mise sur pied d’un groupe de travail afin d’envisager les dispositions communes à prendre.