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Ce mercredi 19 décembre, les quatre entités du pays ont validé le Plan National Energie Climat (PNEC). Ce plan détermine comment la Belgique va contribuer aux objectifs énergétiques et climatiques européens. Lors du Comité de Concertation, le Ministre de l’Energie et du Climat, Jean-Luc Crucke, a officiellement annoncé que les objectifs wallons seront encore plus ambitieux dans les mois à venir.

La contribution Belge aux ambitions européennes

L’Union européenne et ses états membres se sont engagés dans une politique énergétique et climatique ambitieuse en vue de respecter l’Accord de Paris. Pour fin 2018, chaque état membre est tenu de déposer à la Commission Européenne un plan d’action précis.

Avec son plan 2021-2030, la Belgique augmentera sa part en énergie renouvelable dans le mix énergétique à 18,3%, en vue de contribuer à l’objectif européen de 32%. Notre pays réduira sa consommation d’énergie primaire[1] de 22% en vue de contribuer à l’effort européen de 32,5%. Enfin, l’objectif contraignant assigné à la Belgique en matière de gaz à effet de serre (GES) de réduire les émissions de 35% par rapport à 2005, est atteint par l’ensemble des politiques et mesures des quatre entités.

L’ambition wallonne

La Wallonie maintient son ambition climatique élevée. En matière d’énergie renouvelable, notre production passera de +/- 13% en 2020 à environ 23,5% à l’horizon 2030, tant en chaleur qu’en électricité (les biocarburants sont une compétence fédérale). La Wallonie réduira sa consommation d’énergie finale[2] de l’ordre de 22,7% en 2030 par rapport à 2005 (contre 20 %  à l’échelle européenne).

Politiques et mesures wallonnes

Pour atteindre ces différents objectifs, la ligne directrice articule deux principes interdépendants : le pollueur-payeur et le signal-prix. Le principe du pollueur-payeur vise à ce qu’un produit ou un bien de consommation, lorsqu’il induit un impact négatif sur la santé ou sur l’environnement et génère par conséquent un coût indirect pour la société, prenne en charge une partie de ce coût sociétal. Le signal-prix constitue à cet effet le moteur incitatif invitant à une consommation responsable.

Les principaux secteurs contribuant aux différents objectifs et particulièrement à la réduction des émissions de GES sont ceux du transport, du bâtiment et de la production renouvelable. L’industrie grosse consommatrice répond directement au mécanisme de quota d’émissions européen (ETS) et ne fait donc pas l’objet de politiques et mesures dans ce plan.

Parmi les principaux objectifs et mesures, retenons les suivants :

1)    Mobilité : La vision FAST vise à promouvoir des objectifs de fluidité, accessibilité, sécurité et santé en parallèle aux mesures organisationnelles et réglementaires. On prévoit un déploiement d’une flotte de véhicules moins émetteurs de GES : les véhicules électriques (19% de nos déplacements), les véhicules au CNG (18%), au dépens des moteurs thermiques classiques (44%). En fonction de la maturité technologique et économique, les carburants alternatifs seront promus, voire soutenus.

2)    Stratégie de Rénovation : Le gouvernement a approuvé en avril 2017 une ambitieuse stratégie de rénovation visant à réduire de l’ordre de 29% la consommation d’énergie des bâtiments à 2030 par rapport à 2005. L’accent sera mis notamment sur la mise en place de la feuille de route rénovation en combinaison à l’amélioration du régime de primes. À partir de 2025, tout logement mis en location ou en vente et de label >F sera rénové selon la feuille de route. Le précompte immobilier et les droits d’enregistrement seront modulés en fonction de la performance énergétique d’un bâtiment.

3)    Déploiement de la chaleur et du froid renouvelable : Un mécanisme de soutien à la chaleur verte, au biogaz, à la chaleur fatale, aux réseaux d’énergie thermique et de gaz décentralisés sera mis en place pour favoriser toutes les alternatives au fossile.

4)    Changement de paradigme pour le système électrique : Des mesures sont prises pour décarboner le système électrique (amélioration du mécanisme des Certificats Verts, déploiement des compteurs intelligents, développement des outils de stockage, réseaux alternatifs …).

5)    Maitrise du coût : Les mécanismes d’aide aux ménages précarisés seront améliorés, le tarif social sera prolongé. Diverses mesures seront prises en vue de préserver la compétitivité des entreprises.

Les objectifs d’évolution de la production énergétique

À l’horizon 2030, la Wallonie a décidé de couvrir de l’ordre de 25% de sa consommation énergétique en chaleur par des énergies renouvelables. Les pompes à chaleur, la biomasse solide (ex. pellets) et le biogaz sont les filières qui connaitront la plus forte croissance.