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Cette nuit, en Commission de l’éducation, la majorité PS-cdH a finalement voté l’allongement du tronc commun jusqu’en 3èmesecondaire.

Depuis le début opposé à cette mesure du Pacte d’excellence, le MR a voté contre après avoir bataillé ferme des heures durant et tenté de faire entendre raison à la majorité.

 

Pour le MR, cette mesure est à nouveau le choix du nivellement par le bas, pour les raisons suivantes :

  • Le risque de décrochage scolaire: l’allongement d’une année aura pour conséquence de maintenir dans l’enseignement général une cohorte d’élèves qui n’aspire qu’à apprendre un métier en passant dans l’enseignement technique et professionnel (T&P). Certes, actuellement, beaucoup d’élèves se retrouvent en T&P par relégation, mais ça ne sera plus le cas, si comme en Suisse, en Allemagne ou en Communauté germanophone, l’enseignement T&P était revalorisé. Un système d’alternance plus efficace permettra également aux jeunes de trouver directement du travail au sortir des études ;
  • Le risque de baisse du niveau des études : si les élèves de T&P perdent de facto une année d’étude, les élèves de l’enseignement général de transition risquent de voir également leur niveau baisser, si les activités techniques, artistiques, etc. rognent sur l’apprentissage des connaissances de base (français, maths, sciences). Une fois sortis du tronc commun, comment feront-ils pour atteindre le niveau nécessaire pour poursuivre des études supérieures, y compris passer des examens d’entrée comme pour médecine, ingénieurs, etc. ? ;
  • L’incohérence de fixer les grilles horaires– sans qu’on ne sache ce qu’il y aura dans les référentiels – qui réduisent la liberté pédagogique tout comme le nombre d’heures de maths ou de français ;
  • La disparition du continuum pédagogique: ce continuum est l’un des principaux arguments des défenseurs du tronc commun. Or, le décret Inscriptions n’étant pas abrogé et continuant donc à envoyer des 
enfants dans des établissements qu’ils n’ont pas choisis, peut-on encore parler de continuum pédagogique ? ;
  • L’école francophone n’est pas un laboratoire: les avis sont partagés sur le tronc commun, 50% 
sont « pour » et 50% sont « contre », tant qu’il n’y aura pas une étude qui prouve qu’un allongement à 15 ans améliore la qualité de notre enseignement autant s’abstenir d’un tel bouleversement ;
  • La réforme n’est pas aboutie: le certificat du tronc commun devra obligatoirement être réussi pour pouvoir continuer le cursus, tant en général qu’en professionnel. Qu’arrive-t-il à celui qui le rate ? La Ministre avoue ne pas y avoir encore pensé ! Un tel amateurisme sur des sujets aussi important laisse à penser que cette réforme (voulue essentiellement par le PS) ne représente qu’un trophée en vue des élections. Par ailleurs, rien – et c’est plutôt effrayant – n’est prévu dans la suite du parcours de l’élève : que se passe-t-il après le tronc commun en termes d’heures perdues de maths, de sciences ? ;

L’urgence est de revaloriser l’enseignement technique et professionnel : alors que la Wallonie et le Fédéral travaillent depuis des années sur les métiers en pénurie, la Fédération Wallonie- Bruxelles s’est désintéressée du sujet et n’a rien fait de tangible au cours de cette législature. Il s’agit pourtant d’un enseignement porteur, il suffit de voir le taux d’emploi des élèves qui sortent de ces filières en Suisse, en Allemagne ou encore en Communauté germanophone. Cet enseignement ne doit plus être perçu comme une filière de relégation, mais comme une droite ligne vers l’emploi.