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Monsieur le Président,

Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Ministres-Présidents,

Minister-president,

Chers invités, en vos titres et qualités,

La Wallonie nous rassemble aujourd’hui au coeur de sa capitale. Je suis heureux de voir, et

je vous en remercie, que, pour vous toutes et tous, notre Région compte, d’une manière ou

d’une autre. Votre présence témoigne de l’intérêt que vous lui portez, de la curiosité

peut-être qu’elle suscite, des partenariats que vous développez avec elle, de l’engagement

que vous lui témoignez mais surtout de l’attachement profond que vous lui vouez et dont

vous l’honorez.

Et oui, nous aimons notre Région. Nous croyons en ses capacités. Nous sommes convaincus

de la qualité des hommes et des femmes qui en constituent l’épine dorsale, toute la

richesse et tout le tissu sociétal.

Nous connaissons nos atouts mais nous mesurons aussi nos difficultés, nos faiblesses. Nous

ne nierons pas que cet avenir prometteur que nous voulons pour notre Région passe par

des efforts importants, par des réformes substantielles, par un travail intense de

modernisation et de dynamisation de nos structures, de nos fonctionnements. Ce sont

précisément ces objectifs et cette volonté inébranlable qui nous animent au sein du

Gouvernement et au Parlement. Un nombre important de réformes ont été votées, mises

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en oeuvre ou largement initiées ces derniers mois. Ce n’est ni le moment ni le lieu d’en

dresser l’inventaire exhaustif, d’en établir le bilan, d’en faire ou d’en refaire le débat.

Constatons-en seulement ensemble l’ampleur, l’importance mais aussi l’urgence, qu’il

s’agisse par exemple des règles aussi nouvelles que strictes en matière de gouvernance, de

transparence, de réduction drastique du nombre de mandats ou de plafonnement des

rémunérations, qu’il s’agisse de transition écologique tellement prioritaire, de réformes

fiscales, de gestion voire d’anticipation des conséquences du vieillissement de notre

population. Notons aussi, de façon générale, les investissements dans une série

d’infrastructures, dans les sites à réhabiliter, dans les équipements et cadres

d’hébergements à finalité sociale, dans la modernisation des zones d’activité économique

ou dans le patrimoine. Mais s’il est bien, parmi d’autres, un chantier qui nous a mobilisés et

va encore retenir nos efforts dans les prochaines semaines, c’est celui de l’emploi et de

l’insertion professionnelle.

L’emploi est à l’évidence vecteur central, essentiel d’intégration et d’autonomisation

personnelle. Que celui-ci s’exerce dans la sphère publique ou parapublique, dans les

pouvoirs locaux, dans le non-marchand avec le soutien des aides à la promotion de l’emploi

ou bien qu’il s’exerce dans le secteur privé, chacun a bien perçu que des réformes dans les

dispositifs, dans l’encadrement et dans les aides publiques étaient ici aussi indispensables.

Le seul constat et paradoxe d’une Région comptant dans le même temps 220.000

demandeurs d’emploi inoccupés et près de 30.000 emplois vacants pour cause de pénurie

appelle à oser des approches et des mesures nouvelles.

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A cet égard, notons avec satisfaction la diminution soutenue du chômage depuis de

nombreux mois (c’est-à-dire traversant les dernières législatures) mais aussi plus

récemment, la progression accélérée du taux d’emploi wallon.

Ces indicateurs, certes parcellaires, viennent en rejoindre d’autres, comme l’évolution de

nos exportations (+ 8,4 % en 2017 ou plus + 6 % au seul premier trimestre de cette année

2018) ou bien encore le nombre de nos indépendants wallons. Celui-ci a grimpé de 13.300

unités en l’espace de 2 ans, franchissant désormais la barre des 300.000 indépendants.

L’autre chantier que je voudrais aussi brièvement aborder est celui de notre relation à notre

cadre de vie, à l’environnement et l’enjeu climatique. Quelles que soient les convictions des

uns ou des autres sur les moyens d’action à activer, nous nous rejoindrons rapidement

quant au caractère impérieux des changements à déployer sans délai.

C’est le sens de toutes ces décisions prises notamment à travers notre plan

déchets/ressources, le pacte énergétique, la révision des primes logement énergie, la

réduction d’utilisation des pesticides, la fin progressive de l’usage du diesel, la mise en place

des zones de basse émission…

Bien évidemment, il y a encore un travail immense à accomplir dans de nombreux

domaines car le chantier est vaste et à l’instar de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai

découvert ce secret : après avoir gravi une colline, tout ce que l’on découvre, c’est qu’il reste

beaucoup d’autres collines à gravir. »

Donc il y a encore de nombreuses collines à gravir en Wallonie (vous le savez, notre

territoire est plutôt vallonné) mais j’observe une Région qui veut croire en elle et qui va de

l’avant. Les Wallonnes et les Wallons sont pour la plupart d’entre eux mobilisés,

déterminés, motivés. Et mon message n’a rien d’incantatoire. Je le vois, comme vous, sur le

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terrain et au quotidien. Ces Wallons entreprennent et de plus en plus, ont cette audace,

cette envie. Le climat s’améliore peu à peu et cela se sent, cela se ressent dans de

nombreux domaines.

Depuis plusieurs mois, un nouveau sujet apparaît régulièrement dans les médias : des

portraits de Wallonnes et de Wallons qui gagnent, qui osent, qui entreprennent, qui se

distinguent chez nous ou ailleurs dans de multiples secteurs.

Cette année, je trouve que ces « Fêtes de Wallonie » portent plutôt bien leur nom. Faisons

donc la fête en l’honneur de toutes ces Wallonnes et ces Wallons qui, dans leur succès,

leurs exploits ou leur chemin de vie, médiatisés ou beaucoup plus discrets, traduisent bien

cette dynamique enthousiaste.

Il est évident cependant qu’il nous reste de nombreux défis, des échéances, des

questionnements. Au premier rang de ceux-ci, la lutte contre la pauvreté et la précarité:

jamais nous ne démissionnerons face à un devoir de solidarité. Ou bien encore dans un tout

autre registre, cet extraordinaire défi du digital et de la transition numérique. Relevons

aussi l’évolution européenne qui nous questionne, nous interpelle ou nous inquiète mais à

propos de laquelle nous voulons, au côté du Gouvernement fédéral, être, comme nous

l’avons toujours été dans notre histoire, comme nos prédécesseurs l’ont été, les artisans de

la poursuite de ce formidable projet européen et des valeurs qu’il incarne.

Au rang des défis encore, notre assainissement budgétaire et notre retour structurel à

l’équilibre au plus tard en 2020. Les prochains mois seront aussi décisifs concernant la

définition du futur cadre financier pluriannuel européen et donc, de la jauge des moyens

accordés par celui-ci à notre PAC mais aussi aux fonds structurels, instruments encore

actuellement indispensables de notre reconversion wallonne.

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Je voudrais également aborder en quelques mots les relations de la Wallonie avec les autres

niveaux de pouvoir mais aussi avec les partenaires extérieurs à la Belgique. En effet, dans le

respect bien sûr des compétences de chacun et de l’autonomie décisionnelle de chaque

entité, ces derniers mois ont été marqués par le retour de relations certes offensives et

denses mais aussi apaisées avec les autres niveaux de pouvoir, que ce soit avec le Fédéral

autour de l’indispensable mobilisation en faveur d’investissements stratégiques qu’il soit

décliné au niveau national ou au niveau wallon, du Jobsdeal. Avec la Flandre avec laquelle

nous travaillons activement notamment les dossiers d’infrastructure, d’emploi ou de mise

en oeuvre d’aspects de la sixième réforme de l’état (bedankt Geert voor de mooie

samenwerking), avec la Fédération Wallonie-Bruxelles avec laquelle nous avons redessiné

ensemble notre réseau diplomatique ou avec nos amis de la communauté germanophone,

avec qui, hier à Eupen, nous venons d’acter le transfert d’un volume considérable de

compétences en matière de logement, d’énergie ou d’aménagement du territoire. Plus

largement, ici sur le plan international, la Wallonie est consciente que son futur passe aussi

par une présence plus forte à l’international et une amplification de nos relations. Celles-ci

se matérialise par une intensification de nos relations à l’étranger mais aussi par de

contacts nombreux et approfondis avec nos voisins proches, comme l’Allemagne, le

Grand-Duché du Luxembourg ou aujourd’hui, par exemple, la Région des Hauts de France.

En effet, Monsieur le Président, cher Xavier, nous venons tout juste de signer cet accord de

partenariat afin de travailler davantage ensemble dans une série de domaines de la

mobilité, l’environnement, l’emploi et bien d’autres encore. Je tiens ici à remercier très

chaleureusement Xavier Bertrand et son équipe pour leur investissement dans cette

coopération et dans les perspectives qu’elle ouvre aujourd’hui mais aussi pour la présence

des Hauts de France comme invité d’honneur des Fêtes de Wallonie.

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Monsieur le Président, cher Xavier, nous apprécions beaucoup la France et votre Région.

Nous l’arpentons souvent. Nos concitoyens la visitent régulièrement. C’est un plaisir de

vous accueillir ici et d’entamer un nouveau chapitre de nos relations. Celui-ci concernera

bien sûr nos institutions mais je l’espère aussi nos entreprises, nos acteurs de proximité,

notre tissu associatif.

Au moment de conclure, permettez-moi de remercier tous les acteurs, partenaires ou

interlocuteurs de la Wallonie que vous êtes ou que vous représentez.

Notre Région, vous l’avez compris, a fait le choix de l’optimisme et de la volonté. Nous

avons choisi d’écrire l’avenir plutôt que de l’attendre.

Bonnes Fêtes de Wallonie à chacune et chacun d’entre vous.

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